La capitale burkinabè, Ouagadougou, a accueilli la première édition du Festival International de la Parenté et de l’Alliance à Plaisanterie (FIPAP) ce vendredi 29 novembre 2024. Placé sous le thème « Culture et sport, rakiiré pour un vivre-ensemble harmonieux », cet événement organisé par l’association Faso Rakiiré vise à promouvoir la paix et la cohésion sociale à travers une tradition ancestrale singulière qui est la parenté à plaisanterie.
Lors de cette cérémonie d’ouverture, le parrain de l’événement, Amirou Ousmane Dicko, président de l’association des autorités coutumières, traditionnelles et religieuses du Liptako Gourma a souligné l’importance de la parenté à plaisanterie, qu’il décrit comme une pratique typique des sociétés d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. « Elle autorise, voire parfois oblige, des membres d’une même famille, des familles différentes, certaines ethnies ou habitants d’une même région ou province, à se moquer les uns des autrrs et à se taquiner sans conséquence », a-t-il expliqué.
Au Burkina Faso, dit-il, cette tradition joue un rôle fondamental dans le renforcement des liens sociaux. « La parenté à plaisanterie est le ciment de nos relations. Elle est un moyen puissant et pacifique pour désamorcer les tensions et renforcer nos liens, tout en nous rappelant que malgré nos différences, nous sommes une grande famille unie », a-t-il affirmé. Selon lui, cette pratique va au-delà de la moquerie. « Elle est une marque d’affection et un langage universel de fraternité ».
Le parrain a également salué l’initiative de l’association Faso Rakiiré, qui, par ce festival, contribue à raviver cette tradition et à en faire un vecteur de paix. « L’engagement de cette association est exemplaire. Elle nous rappelle que la paix et la cohésion sociale ne sont pas de simples concepts, mais des réalités que nous devons construire chaque jour, à travers des gestes porteurs de sens », a-t-il déclaré. M. Dicko a exhorté les jeunes à s’approprier cette pratique, non seulement comme un outil pour désamorcer les conflits, mais aussi pour tisser des liens plus solides au sein de leurs communautés. « Utilisez la parenté à plaisanterie pour montrer au monde que le Burkina Faso est une nation de tolérance, de fraternité et de vivre-ensemble. Vous êtes les bâtisseurs de demain », a-t-il insisté
Cette première édition a mis à l’honneur la délégation nigérienne, invitée d’honneur, et le Ghana, désigné pays modèle. Représentant la délégation nigérienne, Moussa Moukaila, président national du haut conseil des nigériens de l’extérieur au Burkina Faso a exprimé sa reconnaissance envers le peuple burkinabè. « Nous saluons ce peuple courageux et hospitalier, qui nous accueille aujourd’hui avec chaleur et générosité. Ce festival nous rappelle que nous sommes plus forts ensemble, unis par une fraternité sans faille », a-t-il indiqué. Le Niger, a-t-il ajouté, est déterminé à travailler main dans la main avec le Burkina Faso et les autres pays de la sous-région pour perpétuer cet esprit d’unité et de solidarité.
Selon le coordinateur de l’association Faso Rakiiré, Benoit Ilbodou, la création de ce festival s’inscrit dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et humanitaires qui affectent le Burkina Faso et ses voisins. « Ce festival est une réponse aux besoins de solidarité et de cohésion, des valeurs indispensables dans notre quête de paix », a-t-il expliqué. Ces trois jours seront marqués par une collecte de fonds au profit des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Personnes déplacées internes (PDI) ; une rue marchande, nommée Rakiraga, mettant en avant les produits locaux et artisanaux ; une course cycliste féminine pour promouvoir le sport comme facteur de rapprochement.
Bernadine Ouédraogo
LA PLUME