Situation des lotissements et des non lotis au Burkina : Une lettre ouverte au Capitaine Ibrahim Traoré
Ceci est une lettre ouverte du président du Regroupement des associations pour le droit aux logements adressée au président de la transition, chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Objectif, appeler le capitaine Ibrahim Traoré à se pencher sur la situation des lotissements au Burkina et des non lotis en particulier. Lisez !
Excellence Monsieur le Président de la transition, chef de l’Etat, avant tout propos nous sommes des associations qui luttons pour le droit au logement. Veuillez donc recevoir les salutations les plus distinguées du regroupement des associations pour le droit aux logements.
Monsieur le Président un adage en pays moagha dit ceci « avoir un logement, c’est le pilier fondamental pour le développement d’un pays ».
Monsieur le président , vous avez eu le courage de faire le pas que beaucoup de Burkinabè aussi patriotes soient-ils n’ont pas pu le faire. Vous avez décidé de décharger le lourd fardeau des épaules de votre prédécesseur.
En toute humilité, nous voudrons à travers ce message, vous proposer quelques points essentiels sur les chantiers du droit aux logements que vous pourriez prendre vigoureusement en compte dans votre marche pour la destinée de notre pays. Votre Excellence Monsieur le président de la transition, chef de l’Etat, les problèmes que rencontrent les habitants des zones non loties que nous représentons peuvent être catégorisés pour en relever les plus délicats qui sont :
Arrondissements 3 ;4 ;6 ;7 ;8 ;9 ;10 ;11 ;12 ;
– Premièrement nous avons les cas liés aux attributions de terrain :
En effet, certaines personnes ayant le statut d’autochtones se sont vu être obligées de céder leurs terrains à des fins de lotissement avec une promesse qu’il leur sera octroyé des parcelles mais ce ne fut pas le cas.
Pourtant après les attributions ; nous nous sommes rendus compte que certains attributaires ne sont pas des autochtones. Nous demandons la régularisation de ces situations et dédommagement pour ces braves gens qui ont été lésés dans leurs droits.
En outre ; nous proposons que des représentants des différentes couches sociales soient inclues dorénavant dans les processus d’attribution afin de pouvoir surveiller et défendre les intérêts des leurs. Cela va en bon sens de votre volonté de gouvernance inclusive.
– Deuxièmement monsieur le président nous constatons aussi le non-respect des procédures de lotissement.
En ce sens nous avons constaté que beaucoup des nôtres ont été sommés de quitter leurs terrains pour cause de déplacement de leurs domiciles étaient visés par un projet de voirie. Cependant ces gens n’ont reçu aucun dédommagement de la part des autorités. Pour ce problème, nous demandons la révision des listes pour que nous soyons situés sur les causes de cette irrégularité manifeste et que si fraude il y a que les responsables répondent devant les autorités compétentes.
– Votre excellence monsieur le chef de l’Etat, un troisième problème, nous remarquons un système de lotissement contourné dont nous ignorons les raisons. En effet certaines zones non loties se trouvent au beau milieu des zones loties et les habitants se demandent pourquoi ils ont été sautés ? Nous demandons que ces situations pour le moins frustrantes soient régularisées ou qu’une explication nous soit donnée sur les causes de ce phénomène et qu’à l’avenir des prochains projets de lotissement puissent inclure des factures.
– Un quatrième problème est le verdict de la justice.
En effet nous remarquons que la justice prononce les verdicts sans pour autant prendre en compte les influences sociales que cela a pu créer.
En ce sens nous demandons la justice de bien mener les enquêtes ; à aller même sur le terrain si possible pour avoir toutes les informations nécessaires avant le verdict. C’est ainsi que nous sommes reconnaissants au présent gouvernement pour la création de l’Autorité nationale de coordination du foncier et nous espérons que la mise en place de cette autorité sera une aubaine pour soulager les peines des habitants des non lotis ainsi que les acquéreurs jugés irréguliers des terrains des promoteurs immobilières dont nous vous exposons les différents maux.
Monsieur le Président ; suite à une concertation avec les précédents gouvernements à propos de la promotion immobilière 105 dossiers ont été retenus et jugés recevables pour continuer la vente des parcelles. C’est fort de cette décision plusieurs personnes ont fait des acquisitions que la nouvelle loi a jugé irrégulière. Cela a créé un véritable désarroi. Nous demandons ainsi votre clémence pour la régularisation de ces situations. Sur cet aspect, nous vous proposons l’instauration d’une taxe de régularisation pour les promoteurs en situations irrégulière.Une fois régularisé ces personnes payeront des différentes taxes foncières qui seront un plus pour le budget étatique et contribueront à l’effort de guerre.
Monsieur le président, les problèmes sont nombreux et on ne saurait être tout détailler dans cette lettre. C’est pourquoi nous proposons aussi la création d’un comité de veille dans les non lotis avec une composition inclusive qui se chargera de recueillir toutes ces préoccupations et de mettre en place un programme de redressement afin de guérir de ces zones de ces différents maux. Monsieur le président, les défis sont énormes surtout sécuritaires, mais nous pensons qu’après avoir récupéré les différentes localités aux mains des HANI et pour la réinstallation des personnes déplacées internes, le logement est indispensable.
C’est pourquoi nous souhaitons que vous restiez toujours à l’écoute de votre peuple que vous avez décidé de vous battre pour réaliser votre vision de sauvegarder et de restaurer l’intégrité du Burkina Faso. Vous nourrissez aujourd’hui l’espoir du peuple dans la marche de sa dignité. Sachant la grandeur, monsieur le président que vous êtes un homme averti dont la charge est de faire mieux que les autres pour notre honneur et pour le bonheur du peuple.
Le président
CONGO MAHAMADI
Tel : 70 73 79 92
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