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Burkina : «9/10 des interruptions volontaires de la grossesse sont non sécurisées»

Le Burkina Faso est un pays sahélien de l’Afrique de l’Ouest. Selon une enquête de performance monitoring for action de décembre 2020-mars 2021, sur  l’interruption volontaire de la grossesse, les femmes ont signalé des complications potentiellement graves. Ce sont notamment la  fièvre, la perte vaginale, utérus perforé ou d’autres complications nécessitant une intervention chirurgicale. Docteur Georges Guiella,  enseignant-chercheur à l’ISSP à l’Université Joseph Ki-Zerbo,  a conduit l’étude sur l’avortement clandestin au Burkina. Une pratique qui interroge.

32% de femmes ont décrit des complications potentiellement graves  disent accéder  à un établissement de santé pour ses soins après l’avortement. Pour ce faire,  des témoignages donnent des sueurs froides au dos. Une femme célibataire de 19 ans qui a requis  l’anonymat a confié  ceci : « Les soins n’étaient pas bons,  parce que tous ces produits dont je me gavais avec, je risquais même de perdre la vie . Ces plants que j’introduisais dans mon vagin pouvaient  même peut-être me causer  des infections ou me causer d’autres maladies ».

Une autre femme célibataire de 22 ans OB de signifier que l’avortement clandestin peut avoir des complications fâcheuses sur la femme. « Si tu avortes même et ça fait mal, après si tu te rends à l’hôpital pour te soigner ça sera pas facile pour que tu aies les soins . Tu vas avoir en tout cas, mais peut-être qu’il aura des complications même »,a-t-elle fait savoir.  Se prononçant à son tour ce phénomène grandissant, M.I  femme célibataire de 15 ans a fait savoir que la douleur de l’avortement fait qu’elle a peur de la pratique.

« D’abord aller voir la vielle qu’elle me donne la tisane à boire et que pendant trois jours , le ventre fera mal, et que quand cela fera mal, je serai obligée  de prendre des produits pour clamer mon mal , c’est cela qui ne m’a pas motivée », a-t-elle expliqué. Docteur Georges Guilla,  enseignant-chercheur à l’ISSP à l’Université Joseph Ki-Zerbo, qui a conduit l’étude a indiqué que « 9/10 des interruptions volontaires de la grossesse au Burkina Faso sont non sécurisées». A l’en croire, près de 3 femmes sur 10 ayant recours à l’interruption volontaire de la grossesse décrivent des complications graves , et seule la moitié d’entre elles ont eu recours à des soins après avortement dans un établissement de santé pour obtenir un traitement. Selon l’étude, 75% des femmes enquêtées ne savent pas qu’elles peuvent recourir à l’interruption volontaire de la grossesse sécurisée dans certaines conditions prévues par la loi au Burkina Faso.

Pourtant selon lui, l’interruption volontaire de la grossesse est autorisée au Burkina Faso selon la loi en cas de viol, d’inceste , de malformation fœtale, ou lorsque la vie de la santé physique de la femme est en danger. Par ailleurs, au Burkina Faso en 2020,  l’incidence annuelle de l’interruption volontaire de la grossesse  de façon clandestine était estimée à 23 interruptions volontaires de la grossesse pour 1000 femmes âgées entre 15-49 ans, ce qui correspond à environ 113.000 interruptions volontaires de la grossesse.

Amina Kaoussara

la-plume.bf

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