Dans la perspective de promouvoir les valeurs culturelles et sociétales de l’ethnie Birifor, l’Association silanwtaa pour la promotion de la culture (ASPC) a organisé un cadre d’échange sous le thème : « Langue et culture Birifor » le samedi 16 mars 2024 à Ouagadougou. Une rencontre qui a permis aux différentes familles d’échanger sur les fondamentaux de la culture Birifor.
Léon Da, professeur de langue à l’Union Nationale de l’Audiovisuel Libre du Faso (UNALFA) a souligné que le Birifor caractérise en lui des valeurs qu’il faudra continuer à sauvegarder et surtout à promouvoir car il risque d’être confondu à d’autres ethnies, telles que le Lobi et le Dagara. Pour lui, l’intérêt de cette journée est de ramener la société Birifor à occuper sa place de l’ethnie Birifor qu’il occupait depuis des décennies dans la région du Sud-Ouest. De son point de vue, il souhaiterait que les lobi, les Dagara et les Birifor soient un peuple uni de la communauté du Sud-Ouest pour défendre les causes de la région, tout en permettant chaque ethnies de garder et de protéger ses valeurs ethniques.
« Souvent j’attends dire que le Birifor est un sous groupe du Dagara et du lobi alors que nous sommes une communauté à part différente », a laissé entendre le Pr Da avant de justifier que les Birifor ont leur façon de parler, de danser, de chanter et de jouer, même s’il y a des similitudes qui se regroupent à quelque part, cela n’empêche qu’ils soient des Birifor. Il a souligné que les langues ont des ressemblances à quelque part mais les prononciations et les noms de certaines choses ne sont pas les mêmes. Le Pr Léon Da a profité de cette occasion pour lancer un appel à toutes les familles du Birifor que ce soit dans le Sud-Ouest, au Burkina Faso et même dans le monde, qu’elles se ressaisissent et d’être soudées pour pouvoir aller en grand groupe dans les autres communautés.
Selon une étude fait par l’UNESCO, parmi les quelques 7 000 langues du monde, un grand nombre est en train de disparaître et ce phénomène s’accélère d’année en année. A entendre Sié Sidoine Kambou, président de l’ASPC, au Burkina Faso la langue Birifor fait partie de ces langues qui sont en voie de disparition. Raison pour laquelle selon lui, il est très important pour l’association d’appeler le Pr Da pour un exposé afin de montrer les richesses de cette communauté. « Notre souhait à la fin de cette rencontre, c’est que tous les Birifor puissent dire que : je suis fier d’être qui je suis. Il ne faudra pas avoir honte de ce qu’on est », a-t-il confié.
Salfo Zabré
la-plume.bf