L’opposant comorien Daoudou Abdallah Mohamed a passé la nuit en prison après avoir été placé en détention provisoire jeudi 2 mai 2024 accusé d’avoir « mis en danger » un policier et d’appeler à la contestation de la présidentielle de janvier nous informe l’AFP ce vendredi 3 mai 2024.
Selon le media, l’ex ministre de l’Intérieur du président Azali Assoumani de 2016 à 2021, avait contesté la réélection de M. Azali dès le premier tour. « Les faits reprochés à notre client confirment l’arbitraire et l’abus du pouvoir », a réagi son avocat Said Larifou. Et de préciser : « Les faits retenus à son encontre sont ridicules et leurs qualifications dignes de celles régulièrement retenues par les républiques bananières ».
M. Daoudou est accusé de « mise en danger d’un agent de la force publique, violence et séquestration d’un agent » lors d’une altercation, a précisé le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid. Le leader du parti Orange, qui n’a toujours pas reconnu l’élection controversée de M. Azali à un troisième mandat, est aussi accusé d’appeler « à la contestation des résultats officiels, à la désobéissance aux lois du pays », selon l’ordonnance de sa mise en détention provisoire. L’AFP note que le régime s’apprête à célébrer en grandes pompes l’investiture d’Azali Assoumani le 26 mai alors qu’aucun des cinq autres candidats à la présidentielle ne l’a encore félicité.
Le média confie que mardi dernier, M. Daoudou s’était fendu d’une déclaration en direct sur les réseaux sociaux dans laquelle il accusait des hommes de « le suivre ». Une « voiture banalisée est stationnée en face de chez moi depuis trois jours, elle m’a pris en filature », avait-il déclaré. C’est en se rendant à la gendarmerie pour faire une déposition que lui a été notifiée sa garde à vue. «Nous allons constituer un collectif d’avocats pour le libérer et les autres prisonniers politiques aux Comores », a-t-il ajouté, précisant qu’il préparait une « plainte qui sera déposée à l’étranger pour séquestration », a laissé entendre Me Said Larifou.
LA PLUME avec l’AFP