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[TRIBUNE] Ould Ghazouani à la tête de l’UA : Le point de vue de Diallo Ablaye, président fondateur de l’ASAC

Ceci est une tribune de Diallo Ablaye, Chargé des relations internationales de l’organisation panafricaniste mondiale et président fondateur de L’ASAC dans laquelle il fait une analyse profonde sur la désignation de Mohamed Ould Ghazouani à la tête de l’UA de même que son prédécesseur le Président comorien, Azali Assoumani.

L’Union Africaine (UA) a récemment fait un choix controversé en nommant le Président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, comme successeur du Comorien Azali Assoumani. Cette nomination survient dans un contexte politique complexe, marqué par des accusations de putschisme et des préoccupations concernant l’ingérence étrangère dans les affaires africaines.

Azali Assoumani, qui a accédé au pouvoir par un coup d’État, a été nommé Président de l’UA pendant une année électorale. Cette nomination a permis à Assoumani de consolider son pouvoir malgré les plaintes de la classe politique comorienne dénonçant une élection pleine d’irrégularités. De plus, Assoumani a succédé à Macky Sall, l’ancien Président de la République sénégalaise, qui est aujourd’hui envoyé spécial de l’Élysée pour le climat, un poste jugé de complaisance pour avoir gouverné en faveur de la France.

Mohamed Ould Ghazouani, qui a également accédé au pouvoir en remplaçant l’ancien président putschiste pour qui il a travaillé en tant que chef d’état-major, a pris la relève de la présidence de l’UA comme successeur d’Assoumani. Cette transition a lieu également une année où les Mauritaniens doivent voter pour choisir leur prochain Président. Ghazouani a récemment débuté une visite en France à l’invitation du président français Emmanuel Macron, ce qui a suscité des inquiétudes quant à une possible ingérence étrangère dans les affaires africaines.

Ces actions sont perçues d’un très mauvais œil par les personnalités panafricaines et sont considérées comme de l’ingérence politique. Elles soulèvent des questions sur l’éthique et la démocratie au sein de l’UA, en particulier concernant l’élection de putschistes à la présidence de l’UA pendant une année électorale. Alors que les élections européennes approchent, il reste à voir si l’UA enverra des observateurs africains pour assurer le bon déroulement du scrutin et la transparence, en principe de réciprocité.

L’Union Européenne critique les coups d’État en Afrique quand ils ne sont pas à sa faveur, illustrant le deux poids deux mesures du néocolonialisme occidental. Ces événements soulignent l’importance de la vigilance et de la responsabilité dans la gestion des affaires politiques africaines. Ils mettent en lumière la nécessité d’une plus grande autonomie et d’une plus grande prise de décision indépendante au sein de l’UA pour contrer l’influence néocoloniale. Il est essentiel que les partenariats entre  l’Union Africaine et l’Union Européenne respectent la souveraineté des nations africaines et favorisent un développement durable et équitable.

LA PLUME

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