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Tragédie de Melilla: Se souvenir des massacres de migrants africains et exiger justice

Ceci est une Tribune de Diallo ABLAYE, Président fondateur de l’association Afrique Amérique du Sud et Caraïbes (ASAC )et chargé des relations internationales de l’OPAM sur le massacre  de dizaines de migrants à la frontière sud de l’Europe à Melilla. C’était le 24 juin 2022. Pour Diallo Ablaye, Cette date rappelle non seulement une tragédie, mais souligne également l’inaction et le manque de responsabilité des gouvernements impliqués.

Le 24 juin 2022 a marqué une date de douleur et de réflexion pour les personnes noires et les communautés migrantes du monde entier. Ce jour-là, la frontière sud de l’Europe, Melilla, a été le théâtre d’un massacre tragique où des dizaines de jeunes réfugiés africains ont perdu la vie dans une tentative désespérée de franchir le territoire européen. Cette date rappelle non seulement une tragédie, mais souligne également l’inaction et le manque de responsabilité des gouvernements impliqués. Cet article vise à honorer les victimes et à susciter une réflexion profonde sur les politiques migratoires de l’Union européenne et leur impact sur les vies humaines.

Des côtes sablonneuses de Melilla aux îles dispersées de la Méditerranée, la tragédie humaine des migrants africains résonne comme un cri de désespoir vers un horizon d’espoir brisé. Les rapports sur l’angoisse indescriptible de milliers d’âmes décrivent des noyades atroces, des maltraitances flagrantes, des abus innommables, de la discrimination raciale, de la violence policière et des violations systématiques des droits de l’homme. Ces témoignages peignent une réalité insoutenable et déchirante.

Malgré une préférence marquée pour rester dans leur pays d’origine, de nombreux Africains se voient contraints d’émigrer. L’instabilité politique, les conflits armés et le pillage systématique des ressources naturelles, qui sont la clé de leur survie et de leur prospérité, les poussent hors de leurs foyers. Ces mêmes ressources, ironiquement, alimentent l’économie et l’industrie européennes, créant un cycle d’exploitation et de dépendance. Le chemin de l’Afrique vers l’Europe est loin d’être un voyage tranquille. Il est parsemé de dangers et de défis qui mettent à l’épreuve la résilience humaine. De Melilla, où les clôtures métalliques dressées semblent toucher le ciel, aux eaux impitoyables de la Méditerranée, chaque étape est une épreuve de survie.

Les migrants sont souvent accueillis par des barrières , tant physiques que politiques, érigées par les gouvernements européens et certains pays du Maghreb. Ces obstacles ne font pas que freiner leurs rêves, mais les exposent également à des traitements inhumains. Les événements de Melilla , le 24 juin 2022 , où des vies ont été perdues dans un acte de violence policière inqualifiable, sont un rappel brutal de la réalité de ces voyages.
Les récits des survivants et les souvenirs de ceux qui sont restés tissent une narrative de courage et de désespoir. Ces histoires, souvent ignorées ou déformées, méritent d’être racontées avec dignité et vérité. Les migrants ne sont pas des criminels ; ce sont des réfugiés de pays riches en ressources mais dévastés par l’exploitation et la cupidité internationale. Il est fondamental de changer la narrative dominante et de reconnaître l’humanité et le courage de ces voyageurs. Honorer leur mémoire est une dette morale que nous avons en tant que société. Tandis que les gouvernements espagnol et marocain se renvoient la responsabilité, un silence assourdissant émane des nations Occidentales et de l’Union Africaine.

Derrière les murs de l’indifférence se cachent les tentacules économiques de l’exploitation et de l’extorsion, perpétuant un cycle vicieux de misère et de désespoir en Afrique. Cette apathie collective a un prix incalculable en vies perdues, en familles déchirées et en rêves brisés. Il est impératif que nous éveillions nos consciences endormies et que nous arborions la bannière de la solidarité et de la justice pour tous. L’indifférence n’est pas une option lorsque des vies humaines sont en jeu. Le chemin vers la justice et la dignité est long et semé d’obstacles, mais il est indispensable de le parcourir ensemble. Nous devons nous engager sur tous les fronts, de l’économie à la politique, en mettant en œuvre des solutions pragmatiques et durables. L’humanité collective dépend de notre capacité à construire un avenir où chaque vie compte et où chaque être humain est traité avec respect et dignité indépendamment de sa couleur de peau ou de ses origines.

La commémoration des massacres des migrants africains à Melilla ne doit pas être seulement un acte symbolique, mais un point de basculement qui pousse à un changement réel et durable. Il est temps que les gouvernements d’Espagne, du Maroc, de l’Union Africaine et de l’Union européenne assument leurs responsabilités et s’engagent à protéger les droits humains de tous les individus. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons véritablement honorer la mémoire de ceux qui ont péri en quête d’un avenir meilleur et garantir que leur sacrifice n’a pas été vain. Enfin, il est crucial de travailler à la mise en place de politiques souveraines qui contribuera également à une société plus juste et équitable. La dignité humaine doit être le pilier fondamental de nos actions et décisions, garantissant que chaque individu ait l’opportunité de vivre avec respect et en paix . Il est temps de reconnaître que derrière les statistiques et les politiques migratoires, il y a des visages, des noms et des histoires. Le massacre de Melilla n’est pas seulement une tragédie; c’est un symptôme d’un problème plus profond : la cruauté néocoloniale et l’indifférence internationale.

La tragédie de Melilla est un rappel douloureux des échecs des politiques migratoires de l’Union Européenne et de la nécessité urgente d’un changement. Nous devons honorer les victimes et nous engager à travailler ensemble pour construire un monde où la dignité et les droits humains sont une réalité pour tous.

LA PLUME

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