Journaliste et réalisateur, Wangnin Zerbo est un passionné des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il ne manque pas de donner son avis sur la vie de la Nation. Ainsi, sur l’attaque de Barsalogho, il s’est prononcé. Pour lui, « c’est une preuve claire que l’ennemi a perdu sa capacité à affronter directement la puissance de notre armée ».
Quelle lecture faites-vous de la situation sécuritaire du Burkina Faso?
La situation actuelle du Burkina Faso en 2024 est comparable à une sortie de crise. Nous sommes en train de sortir progressivement de cette guerre qui s’est intensifiée au fil du temps, notamment en raison des conditions qui ont permis son maintien. Cependant, le capitaine Ibrahim Traoré semble avoir compris que la guerre ne se gagne pas uniquement par les armes. Il a su combiner la lutte armée avec le développement, ce qui, à mon avis, est un signe encourageant que la fin de ce conflit est proche. Aujourd’hui, bien que nous subissions encore des revers, cela s’explique par la capacité d’adaptation de l’ennemi. Pour moi, l’ennemi ne se limite pas à ceux qui portent des armes. Il s’agit également des impérialistes dissimulés dans l’ombre, qui modifient sans cesse la nature de l’insécurité pour contrer nos efforts.
Malgré ces défis, il y a de l’espoir. La population a pris conscience que les autorités sont véritablement engagées, que l’armée est déterminée, et que nous sortons d’un état de délabrement où régnaient complicité, laxisme, et infiltration de nos institutions. C’est cette prise de conscience qui nous permet d’affirmer que nous sommes en train de mettre fin à la guerre. Nous nettoyons progressivement nos institutions de cette corruption et de ce système gangrené qui nous maintenaient dans le conflit. Il est désormais évident que certains individus profitaient de cette situation, au détriment de la vie de leurs concitoyens. Mais aujourd’hui, nous sommes en train de purger cette racaille, et c’est ce qui nous rapproche de la paix.
Un commentaire sur l’attaque terroriste de Barsalogho
D’après les informations en ma possession, nous sommes confrontés à une nouvelle forme d’attaque appelée les attaques kamikazes. Ces attaques ne visent plus directement les symboles de l’État ou les forces armées, mais plutôt les civils, dans le but d’affecter la psychologie des combattants. L’idée est de leur faire porter la culpabilité d’une supposée irresponsabilité, alors qu’en réalité, ces actions sont menées avec une certaine complicité. Il faut l’admettre, nous avons subi une défaite. Comme on le dit en temps de guerre, on ne gagne pas toutes les batailles. Aujourd’hui, c’est un revers pour nous, car l’ennemi, n’ayant plus la capacité de s’en prendre aux symboles de l’État comme auparavant, cible désormais les civils désarmés. C’est une preuve claire que l’ennemi a perdu sa capacité à affronter directement la puissance de notre armée.
Se rabattre sur les civils démontre leur incapacité à mener des actions d’envergure. Leur objectif n’est plus de vaincre, mais de créer une situation chaotique pour maintenir leur capacité de nuisance. Ainsi, cette attaque barbare est pour moi le signe de la débandade, ou du moins de l’impuissance des terroristes. S’en prendre aux civils est un acte lâche, qui déroge même à la logique du terrorisme traditionnel. Autrefois, les terroristes attaquaient les symboles de l’État – les commissariats, les camps militaires, les installations temporaires de l’armée. C’était du terrorisme. Aujourd’hui, en s’en prenant aux civils, ils révèlent leur échec.
Aïcha Belem
LA PLUME