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Burkina Faso : La Journée internationale de l’alphabétisation célébrée à Pô

Le Burkina Faso a célébré la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA) ce jeudi 19 septembre 2024 à Pô, sous la présidence du Ministre de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara. Placée sous le thème : « Promouvoir l’éducation multilingue : l’alphabétisation pour la compréhension mutuelle et la paix », cette journée a permis de réfléchir sur les défis liés à l’éducation dans un contexte mondial et en perpétuel évolution, tout en insistant sur la valeur et l’importance du multilinguisme dans la construction de la paix sociale.

Dans son discours, prononcé par la Gouverneure du Centre-Sud, Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, le Ministre Jacques Sosthène Dingara a indiqué que l’importance de promouvoir un état d’esprit multilingue est essentielle pour célébrer et encourager la diversité linguistique. Selon ses dires, cette diversité doit devenir une norme mondiale pour lutter contre les discriminations linguistiques et promouvoir une ouverture à l’autre. « La langue est une manifestation de l’identité culturelle, et tous les apprenants, par la langue qu’ils parlent, portent en eux les éléments visibles et invisibles d’une culture donnée », a-t-il affirmé.

Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, Gouverneure du Centre-Sud

Il a également notifié que, dans un monde de plus en plus diversifié, numérisé et globalisé, le multilinguisme devient un atout essentiel pour surmonter les obstacles sociaux, économiques et politiques, en facilitant la compréhension mutuelle entre les communautés. Poursuivant son discours, le premier responsable du département en charge de  l’Enseignement de base a souligné que l’alphabétisation multilingue ne se limite pas seulement à l’apprentissage des langues, mais permet également de mieux appréhender les différences culturelles et de favoriser une société plus inclusive et pacifique. La Gouverneure du Centre-Sud a mis en lumière l’impact des évolutions mondiales récentes sur les progrès de l’alphabétisation, soulignant que ces changements rapides ont exacerbé les inégalités éducatives.

Les participants

« Plusieurs millions d’enfants luttent pour acquérir un niveau minimum de compétences en lecture, en écriture et en calcul », a-t-elle fait savoir, tout en précisant que ces lacunes sont encore plus marquées dans les pays à faible revenu. D’après l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), en 2022, «environ 765 millions de personnes âgées de 15 ans et plus, soit une personne sur sept, ne possédait pas les compétences de base en lecture et en écriture. De plus, 250 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans ne sont pas scolarisés. Au Burkina Faso, ces chiffres sont encore plus préoccupants, avec une proportion de 70,3 % des personnes âgées de 15 ans et plus ne sachant ni lire ni écrire dans une langue quelconque, selon le Recensement général de la Population et de l’Habitation (RGPH) de 2019». Elle a signifié que cette situation montre qu’il est plus que jamais nécessaire de renforcer les efforts d’alphabétisation pour promouvoir la cohésion sociale et la paix.

Le présidium

Face à cette réalité, le Ministre Dingara a réaffirmé l’engagement du Burkina Faso à valoriser les langues nationales à travers des actions concrètes. À cet effet, un thème secondaire, « Valorisation de nos cultures et langues nationales : Quelle contribution de l’alphabétisation ? », a été ajouté à cette célébration pour rappeler l’importance de ces langues dans le processus éducatif. Le gouvernement, avec l’appui de divers opérateurs, a mis en place un dispositif d’alphabétisation ambitieux pour la campagne 2023-2024, avec des résultats encourageants. «  483 opérateurs, dont 335 subventionnés par l’État, ont ouvert 1 423 centres d’alphabétisation pour jeunes, adultes et adolescents, 51 326 apprenants ont été inscrits, dont 31 464 jeunes et adultes et 19 862 adolescents , 22 langues nationales ont été utilisées comme médium d’enseignement, soulignant, selon les propos du ministre, l’engagement du pays à promouvoir la diversité linguistique. Le taux d’admission aux évaluations certificatives en Éducation Non Formelle (ENF) s’élève à 67,75 %, avec une forte participation des femmes (67,25 % d’admissions féminines)».

La visite des stands

Pour lui, ces résultats sont le fruit des efforts conjugués des opérateurs, des formateurs, et des apprenants, et montrent que l’alphabétisation, loin d’être un simple apprentissage des compétences de base, est un véritable moteur de développement et d’inclusion sociale. Jean Marie, un ancien apprenant devenu Président d’une association d’analphabètes, a partagé son expérience lors de l’événement. Grâce à l’alphabétisation, il a appris à lire et à écrire, ce qui lui a permis de s’engager activement dans sa communauté en tant que formateur. A l’entendre, son parcours illustre parfaitement le pouvoir transformateur de l’éducation et de l’alphabétisation sur les vies individuelles.

Jean Marie, ancien apprenant devenu Président d’une association d’analphabètes

Par ailleurs, les participants à la cérémonie ont eu l’occasion de visiter des stands mettant en valeur des produits locaux tels que le beurre de karité, le savon kabakourou, le soumbala, l’attiéké et le Faso Danfani, mettant ainsi le lien entre l’alphabétisation et la valorisation des savoirs locaux.  En rappel, La célébration de la Journée internationale de l’Alphabétisation (JIA) au plan mondial s’est tenue, cette année, les 9 et 10 septembre 2024 à Yaoundé au Cameroun.

Bernadine Ouédraogo (Stagiaire)

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