Burkina Faso : L’État subventionne 5 milliards de FCFA pour la campagne de vaccination contre les maladies animales prioritaires
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, à travers la Direction régionale des services vétérinaires (DGSV), a animé une conférence de presse ce vendredi 4 octobre 2024 à Ouagadougou. L’objectif était d’annoncer le lancement de leur campagne nationale de vaccination contre les maladies animales prioritaires qui seront effectuées dans la période allant d’octobre à décembre 2024.
Pour le vétérinaire Lieutenant Aboubacar Nacro, Directeur général des services vétérinaires, le cheptel burkinabè reste confronté à des pathologies qui limitent son plein essor. « La péripneumonie contagieuse bovine, la maladie de Newcastle, la peste des petits ruminants, la variole aviaire, la fièvre aphteuse, le charbon bactéridien et la rage impactent le secteur, occasionnant des pertes économiques très importantes avec des conséquences non négligeables sur la santé des populations», a-t-il expliqué. Selon le Lieutenant, les principales causes de la persistance de ces maladies sont l’inaccessibilité physique et financière à des vaccins de qualité, l’insuffisance d’équipements de conservation pour préserver l’intégrité des vaccins et l’insuffisance d’infrastructures de vaccination. A ces principales causes poursuit-il, s’ajoutent le défi sécuritaire actuel et ses conséquences.
A en croire le DG, cette opération spéciale va s’étendre sur six années consécutives, couvrant la période 2024-2029, avec pour objectif de contrôler, voire d’éradiquer ces maladies. « Dans le cadre de cette campagne spéciale, la vaccination contre trois maladies prioritaires sera gratuite, la PPR (peste des petits ruminants), le charbon bactéridien et la rage. La vaccination contre quatre autres maladies sera fortement subventionnée par le gouvernement. Il s’agit de la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), de la fièvre aphteuse (FA), la maladie de Newcastle (MNC), la variole aviaire (VA)», a-t-il précisé. De ses dires, le vaccin contre la PPCB, permettra de réduire la contribution des éleveurs de 50 %, la maladie de MNC et la VA de 60 % pour chaque maladie et pour la FA, le vaccin coûtera 250 francs CFA.
Il a souligné que la gratuité de la vaccination contre la PPR permettra d’accroître significativement le taux de couverture vaccinale et d’inscrire le pays dans une dynamique d’éradication de cette maladie d’ici 2030. Concernant la rage, le premier responsable a fait savoir que cette gratuité permettra d’augmenter le taux de couverture vaccinale, s’inscrivant ainsi dans la stratégie nationale d’éradication de la rage humaine par les carnivores domestiques d’ici à 2030. Quant au charbon bactéridien, il a laissé entendre que la gratuité permettra d’améliorer la rapidité et l’efficacité des mesures de contrôle grâce à une vaccination réactive en anneau autour des foyers déclarés. Le vétérinaire lieutenant Nacro a insisté sur le fait que la vaccination contre la rage et la PPR est obligatoire sur tout le territoire national. « Pour ce faire, les mandats sanitaires seront suspendus afin de permettre aux agents du MARAH de conduire l’opération dans toutes les localités du pays », a-t-il indiqué. Il a aussi déclaré que chaque éleveur bénéficiera de la vaccination de ses animaux après avoir payé un montant correspondant à sa contribution, qui sera défini par les autorités vétérinaires.
Le directeur général des services vétérinaires a également annoncé qu’un système de distribution de bons sera mis en place pour la mise à disposition des vaccins, qu’il s’agisse de vaccins gratuits ou subventionnés. Les bénéficiaires devront s’enrôler auprès des agents du service départemental (SDARAH), assistés par les leaders communaux. « Les vaccins contre ces maladies seront acquis par la DGSV et mis gratuitement à la disposition des directeurs régionaux et provinciaux pour la vaccination au profit des éleveurs », a conclu M. Nacro.
Adjaratou Séré (stagiaire)
LA PLUME
