Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, en collaboration avec la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM), a tenu un Atelier ce mardi 12 novembre 2024 à Ouagadougou au profit des professionnels des médias sur le diabète et annoncer la célébration de la Journée mondiale du diabète qui se tiendra le 14 novembre 2024 sous le thème : « diabète et bien être ».
Le Directeur général de la Santé et de l’Hygiène publique Joseph Soubeiga, a rappelé que la lutte contre le diabète constitue un véritable problème de santé publique au Burkina Faso, à l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne. « À l’échelle mondiale, le diabète est un défi de santé publique au 21ᵉ siècle. C’est une véritable épidémie qui touche toutes les populations : riches, pauvres, jeunes, enfants, adultes, personnes âgées, femmes et hommes », a-t-il expliqué. Il a précisé qu’environ 537 millions d’adultes vivent actuellement avec le diabète dans le monde, soit 1 adulte sur 10. « Ce chiffre pourrait atteindre 700 millions d’ici 2040, avec 3 personnes sur 4 concernées dans les pays en développement », a-t-il déploré. A l’entendre, plus de 200 millions de personnes ignorent qu’elles sont atteintes de cette maladie qui évolue souvent de manière silencieuse pendant les premières années.
Selon le DG, au Burkina Faso, les résultats de l’enquête STEPS montrent que la prévalence globale du diabète est de 7,6 %, en nette augmentation par rapport à 2013 où elle était estimée à 4,9 %. Toujours dans ses propos, le diabète constitue un fardeau important en termes de morbidité, de mortalité, de séquelles et de complications. « Selon l’annuaire statistique du ministère de la Santé, le nombre de consultations pour diabète a augmenté, passant de 24 340 en 2022 à 26 340 en 2023, soit une hausse de 8,7 % », a-t-il confié. Le premier responsable a également noté une augmentation des hospitalisations liées au diabète, avec 3 039 cas et 351 décès en 2022 contre 6 328 hospitalisations et 470 décès en 2023. Pour M. Soubeiga, cette maladie est un facteur de risque cardiovasculaire majeur et représente une menace pour la qualité de vie des personnes atteintes ainsi que pour la croissance économique des pays en développement.
Le Dr Marie Madeleine Rouamba a enchaîné en expliquant que le diabète sucré est une maladie chronique incurable et non transmissible, caractérisée par un taux de sucre dans le sang (glycémie) constamment élevé. « Cela résulte d’une production insuffisante d’insuline par le pancréas ou d’une mauvaise utilisation de l’insuline produite par l’organisme, et parfois des deux à la fois », a-t-elle souligné. Elle a indiqué que cette maladie est grave en raison des complications qu’elle entraîne, telles que les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, la perte de vision, l’insuffisance rénale et les amputations des membres inférieurs. Dr Roumba a détaillé les facteurs de risque du diabète, divisés en deux catégories notamment les facteurs modifiables et non modifiables.
« Parmi les facteurs de risque modifiables, on trouve la mauvaise alimentation, le surpoids/obésité (surtout abdominale) et la consommation excessive d’alcool. Quant aux facteurs non modifiables, ils incluent l’hérédité, la mort in utero, et le diabète gestationnel », a clarifié la professionnelle de santé. Elle a affirmé que 80 % des cas de diabète de type 2 sont évitables grâce à un mode de vie sain. « Adoptez une alimentation équilibrée et variée, restez physiquement actif en pratiquant au moins 30 minutes d’exercice modéré chaque jour, et évitez de fumer », dit -elle. A l’occasion de cette Journée mondiale du diabète, plusieurs activités sont prévues, dont une séance d’aérobic, une cérémonie officielle avec des discours et une conférence centrée sur le diabète ainsi que le dépistage du diabète chez toutes les femmes de la Brigade verte de Ouagadougou.
Adjaratou Séré (stagiaire)
LA PLUME