Journée internationale des vendeurs de rue : Le SYNAVFL-BF plaide pour de meilleures conditions de vie
Le Syndicat national des vendeurs de fruits et légumes du Burkina Faso (SYNAVFL-BF) a célébré, ce jeudi 14 novembre 2024, la Journée internationale des vendeurs de rue, placée sous le thème « Les vendeurs de rue constituent la vie des villes ». Cet événement a été l’occasion pour le syndicat de rappeler le rôle vital des vendeurs de rue dans l’économie locale et d’attirer l’attention sur leurs conditions de vie difficiles.
Choisi pour souligner l’importance de ces travailleurs dans la vie urbaine, le thème « Les vendeurs de rue constituent la vie des villes », selon Samiratou Zoungrana, trésorière générale du SYNAVFL, met en avant la contribution des vendeurs ambulants qui rendent accessibles des produits frais et abordables à des milliers de citadins. « Sans eux, les villes manqueraient de vitalité et de proximité dans les services essentiels », a-t-elle déclaré. Malgré leur présence incontournable dans le paysage urbain, les vendeurs de rue font face à des obstacles qui rendent leur quotidien particulièrement difficile.
Alizèta Compaoré, une vendeuse de fruits sur l’avenue Charles de Gaulle depuis 30 ans, a partagé les difficultés qu’elle rencontre dans son métier. Elle a confié que leurs produits, comme les fruits, sont très sensibles à la chaleur et se gâtent rapidement, ce qui entraîne des pertes. « Nous n’avons pas d’espace dédié, et nous nous trouvons très souvent déplacés par les forces de l’ordre, ce qui rend la situation encore plus précaire», a-t-elle ajouté. Elle a expliqué également l’angoisse liée à l’absence de protection sociale. « On n’a aucun droit de retraite. Si demain je ne peux plus travailler, je n’aurai aucun revenu pour survivre. Nous demandons aux autorités de nous accorder une sécurité sociale, comme pour les travailleurs du secteur formel. »
La question de l’hygiène est également un défi majeur pour les vendeurs de rue. En l’absence de lieux adaptés pour leur activité, ils sont souvent contraints de vendre leurs produits dans des zones peu salubres, exposées à la poussière, aux fumées des véhicules et aux ordures. Ces conditions non seulement affectent la qualité des produits qu’ils vendent, mais posent aussi un risque pour leur propre santé et celle des consommateurs. Le SYNAVFL-BF appelle donc à la création de marchés spécifiques au secteur informel, avec des espaces aménagés qui permettraient d’améliorer la propreté, la sécurité, et les conditions de travail des vendeurs.
Un environnement plus sain offrirait aussi une meilleure garantie de qualité pour les clients, renforçant la confiance envers ce secteur. Le syndicat demande la mise en place d’une couverture sociale pour les vendeurs de rue, incluant des droits de retraite et d’assurance maladie. En parallèle, il appelle les autorités à officialiser un espace de marché pour les vendeurs du secteur informel, afin de réduire les déplacements fréquents et de favoriser une meilleure organisation du secteur. « Il est temps que les vendeurs de rue reçoivent la reconnaissance qu’ils méritent », a indiqué la secrétaire générale du SYNAVFL-BF Alizèta Kouanda.
En célébrant cette journée, le SYNAVFL-BF espère obtenir un engagement fort de la part des autorités en faveur d’une inclusion réelle des vendeurs de rue dans les politiques publiques. Le syndicat invite les pouvoirs publics à collaborer avec les vendeurs de rue pour mettre en place des solutions concrètes qui permettront d’améliorer leur sécurité, leur santé et leur avenir financier.
Bernadine Ouédraogo
LA PLUME