Burkina : Le SP/ANCAC s’engage pour une sécurité chimique dans un contexte de défis sécuritaires
Le Secrétariat permanent de l’Autorité nationale pour la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques (SP/ANCAC) a commémoré ce vendredi 15 novembre 2025 à Ouagadougou la Journée mondiale de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sous le thème : « Le rôle du SP/ANCAC dans un contexte de défi sécuritaire au Burkina Faso ». L’objectif de cette journée était de sensibiliser l’opinion publique sur la Convention et sur les missions du SP/ANCAC.
L’OIAC commémore le 30 novembre de chaque année la Journée du souvenir de toutes les victimes de la guerre chimique. Cette journée donne l’occasion aux États membres de l’OIAC de rendre hommage aux victimes de la guerre chimique et de réaffirmer leur engagement à exclure complètement la possibilité d’utiliser de telles armes grâce à la mise en œuvre des dispositions de la Convention sur les armes chimiques. Pour cette année, le Burkina Faso, à travers le SP/ANCAC, va en premier lieu présenter l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques, le SP/ANCAC, son organisation et ses attributions, partager la notion d’armes chimiques, celle de l’assistance et de la protection au Burkina Faso, exposer par affiche quelques actions du SP/ANCAC et améliorer la visibilité de cette structure.
Cette journée est placée sous la présidence du Pr Adjima Thiombiano, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, représenté par son directeur de cabinet, Dr Roger Nébié. Ce dernier a indiqué que la guerre chimique, comme toute forme de violence armée, rappelle l’horreur des conflits qui ont coûté la vie à tant d’innocents, causant des souffrances indescriptibles. « Selon l’OIAC, pendant la guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique ont tous deux maintenu d’énormes stocks d’armes chimiques, s’élevant à des dizaines de milliers de tonnes », a-t-il rappelé avant de préciser que la quantité d’armes chimiques détenue par ces deux pays était suffisante pour détruire une grande partie de la vie humaine et animale sur Terre.
Pour le représentant du ministre, ces armes, interdites par cette Convention, continuent de rappeler à l’humanité les dérives possibles lorsque la science et la technologie sont détournées de leur noble vocation, qui est de servir de levier pour un développement socio-économique des peuples. « C’est le cas du nitrate d’ammonium fabriqué pour être utilisé comme fertilisant en agriculture, qui se trouve utilisé à des fins de nuisance », a-t-il fait savoir. Dr. Nébié a expliqué que la commémoration d’aujourd’hui est une invite à réfléchir collectivement sur les moyens de construire un monde plus sûr, un monde où les armes, qu’elles soient chimiques ou biologiques, ne trouvent plus de place dans les conflits.
Cette journée a été une occasion pour lui de réaffirmer l’engagement et la détermination du Burkina Faso à renforcer les acquis de la Convention sur les armes chimiques et à promouvoir le désarmement global pour un monde plus sûr. Prenant la parole, Félix dit Bondo Kini, secrétaire permanent de l’ANCAC, a mentionné que cette commémoration dédiée aux victimes des armes chimiques, sous le thème : « Le rôle du SP/ANCAC dans un contexte de défi sécuritaire au Burkina Faso », les interpelle. « Que devrons-nous faire pour une sécurité chimique au Burkina Faso ? », s’est-il interrogé. Pour donner des éléments de réponse à cette question, un panel est prévu à cet effet avec les différentes structures techniques spécialisées.
Créée par décret en 2000, suite à la ratification de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) en 1997, l’Autorité nationale pour la mise en œuvre de la convention sur les armes chimiques (ANCAC) est une structure composée d’un comité interministériel regroupant 12 ministères, présidé par le Premier ministre, et d’un Secrétariat permanent sous la tutelle du ministre en charge de la Recherche. A entendre le secrétaire permanent de l’ANCAC, sa mission est de veiller à l’application des quatre piliers de cette convention : le désarmement, la non-prolifération des armes chimiques, l’assistance et la protection, ainsi que le développement économique et technologique. Poursuivant ses propos, il a souligné que le Burkina Faso est surtout concerné par les deux derniers piliers.
Pour le volet assistance et protection, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, l’Institut Supérieur d’Études et de Protection Civile, le Génie militaire et les structures techniques de santé sont les entités habilitées. Quant au volet développement économique et technologique, il s’agit de promouvoir l’usage pacifique des substances chimiques. « Pour ce faire, le Burkina a bénéficié de bourses de formation organisées par l’OIAC dans le domaine des sciences chimiques », a-t-il précisé. Félix dit Bondo Kini a également signalé que, dans le domaine du trafic transfrontalier des substances chimiques, la douane burkinabè bénéficie de formations régulières pour la codification et le transport des produits chimiques, et dispose d’un plateau technique performant pour la détection des substances chimiques dangereuses listées par l’OIAC.
Cette journée a également permis au directeur de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de visiter quelques stands de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, de la Douane et du Génie militaire. Ils y ont découvert l’existence et les conséquences de certaines armes chimiques telles que les armes chimiques à effets neurotoxiques, hémotoxiques, perturbateurs endocriniens, suffocants et vésicants.
Salfo Zabré
LA PLUME