«Il faut respecter les gens qui sont aux rond-points parce qu’ils sont en train de montrer la voie à suivre…»
Porte-parole de la Coordination des organisations de la société civile, Ghislain DABIRE, leader d’étudiants et acteur de la société civile, est connu comme un personnage qui n’a pas sa langue dans sa poche. Dans une interview accordée à La PLUME le samedi 18 novembre 2023, celui là même qu’on surnomme le vétéran, sans langue de bois, livre son analyse sur l’actualité nationale, notamment les réquisitions, les «dérives » de certains journalistes, son appréciation et son analyse sur la situation sécuritaire.
Pourquoi avez-vous décidé de soutenir le président Ibrahim TRAORÉ ?
Ibrahim TRAORÉ incarne le souhait du peuple burkinabè. Il incarne les vertus que doit avoir un président pour diriger une nation. Le Burkina Faso était à la croisée des chemins et avec l’arrivée du capitaine Ibrahim TRAORÉ, nous avons tous vu automatiquement cette volonté de redonner une nouvelle image au Burkina Faso. Le président a montré la volonté, a trouvé les moyens, a eu l’audace et l’intelligence pour faire sortir le pays du gouffre. C’est la raison pour laquelle nous affirmons notre soutien inconditionnel au président.
D’aucuns estiment que vous êtes proche des autorités de la transition, d’où la raison de votre soutien ?
C’est vrai. Je suis un proche du capitaine Ibrahim TRAORÉ, je suis un proche du capitaine SORGHO, je suis un proche du capitaine YABRE, je suis un proche de KYELEM et de son gouvernement. Je suis un proche du peuple. Donc je suis un proche des autorités de la transition. Je ne peux jamais nier d’être proche au moment où les autorités de la transition font la volonté du peuple. Je suis proche d’eux en termes de vision.
Quelle analyse faîtes-vous de la situation sécuritaire depuis l’arrivée des nouvelles autorités ?
Si nous applaudissons, vous direz que nous délirons mais les faits sont là, les éléments matériels sont là pour qualifier la situation sécuritaire depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim TRAORÉ. Aujourd’hui, quoi qu’on dise, il y a des villages, des communes, jadis occupés par l’ennemi qui sont aujourd’hui des lieux fréquentables. Nous avons vu des populations qui ont été réinstallées. Nous avons vu le rétablissement du réseau dans certaines localités, des marchés qui se fluidifient presque partout. Donc, il y a une lueur d’espoir depuis que le président est arrivé et nous constatons qu’aujourd’hui, le territoire est en train d’être reconquis. Nous ne faisons que suivre et encourager. L’arrivée du président Ibrahim TRAORÉ a permis au Burkina de recouvrer sa dignité qui était bafouée, il y a de cela 5, 6, 7 et 8 ans. Nous n’avons pas d’ autre moyen que de soutenir le capitaine Ibrahim TRAORÉ dans ce qu’il est en train de faire. Avant, on ne pouvait pas faire un jour sans entendre que des citernes ont été détournées, mais cela s’est arrêté depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim TRAORÉ. Il y a création des BIR( Bataillon d’intervention rapide), il y a l’acquisition du matériel, cela démontre la volonté du capitaine à recouvrir l’entièreté du territoire qui était sous contrôle terroriste. C’est un ensemble d’actes qui nous permet de dire que la situation sécuritaire s’est améliorée et c’est la raison pour laquelle nous utilisons cette phrase magique : l’armée monte en puissance.
Récemment, des acteurs d’OSC et politiques ont été réquisitionnés, cela a entraîné quelques réactions de leur soutien. Parmi eux d’autres ont refusé catégoriquement de se soumettre, que pensez-vous de cette attitude de refus ?
C’est un texte qui encadre la question de réquisition. La légalité est requise. Maintenant la question de légitimité, ça on ne demande pas la volonté du peuple s’il est d’accord ou pas. De toute les façons, nulle n’est censé ignorer la loi. Le comportement de ces acteurs qui ont décidé de ne pas honorer est de la désobéissance. Bien avant eux, des gens ont été réquisitionnés. Maintenant si quelqu’un cherche à se faire valoir autrement, disant que c’est parce que lui, il a des propos divergents qu’on le réquisitionne, cela est son appréciation. Ce que nous demandons à ceux qui pensent qu’ils sont au-dessus de la loi, c’est de se questionner parce que dans un pays, il ne peut pas exister deux individus de différentes catégories. Si des gens ont subi le coup de cette réquisition, il n’y a pas question que d’autres pensent qu’ils sont au-dessus de cette loi. Donc tout le monde peut être réquisitionné. S’ils veulent restaurer leur dignité, c’est de se soumettre à cette réquisition. La loi est en vigueur, elle doit être exploitée et elle a été exploitée.
Un des journalistes critiques de la transition a traité le président du Faso de “tyran” et “de petit tyran”, êtes-vous d’avis avec lui? Ce dernier a également souligné que les soutiens de la transition qui font la veille citoyenne aux rond-points sont des désœuvrés qui vivent de la pitance, un commentaire?
Quand des gens tiennent de tels propos, d’abord, c’est manquer de respect à l’autorité de l’État. Comment peut-on reconstruire un Burkina avec des citoyens qui tiennent de tels propos à l’égard de celui qui est à la tête du pays. De quel Burkina nous parlons si un citoyen peut se permettre de tenir de tels propos qui traversent les frontières. Je ne sais pas si c’est se résigner à dire que moi je suis un dur, moi je suis quelqu’un qui peut tout dire à n’importe qui. De toutes les façons, nous ne pouvons pas interdire qui que ce soit de tenir des propos de cette manière. Mais nous disons que telle indiscipline, nous ne l’acceptons pas et c’est la raison pour laquelle nous avons dit que plus rien ne sera comme avant. Celui qui n’est pas en mesure de se sentir Burkinabè dans cette situation, c’est le moment pour chacun de renoncer à la nationalité au lieu de donner des qualifications pareilles qui n’honorent pas notre État, qui n’honorent pas notre président.
C’est le fait qu’ils sont nourris par le pouvoir qui leur fait mal ou quoi. Je ne pense pas qu’il y ait une limite de personnes qui puissent siéger dans les ronds-points. Tout le monde est libre de venir, de se nourrir et de rentrer. Cette liberté appartient également à tous les Burkinabè. Mais je peux dire devant vous, qu’il y a des gens qui veillent au rond-point qui peuvent prendre en charge toute la famille de ceux qui tiennent de tels propos. Je ne crois pas que dans la vie courante, les gens qui ont ces genres de propos, des frustrés soient en mesure de prendre en charge les commerçants qui sont au niveau des ronds-points. Avant la transition, on connaît très bien la puissance de frappe de ces commerçants. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, ils se sont décidés de donner corps et âme à la transition qu’ils peuvent être des gens qui sont nourris par le pouvoir.
Tous les jours, nous assistons à des collectes de fonds, à des dons pour les déplacés, à la contribution à l’effort de paix et vous pensez que le pouvoir est en mesure de trouver des fonds pour nourrir ces gens. Il faut respecter les gens qui sont au rond-point parce que ce sont des gens qui sont en train de montrer la direction à suivre pour une Révolution réussie. Pour finir, Il faut que le peuple burkinabè comprenne que nous sommes dans une situation où nous pouvons entre nous même croire que nous sommes des ennemis mais la chose qu’il faut retenir est qu’aujourd’hui, nous avons un ennemi commun qui est le terrorisme, l’insécurité. Le président a été clair, la souveraineté de notre Nation ne se discute pas.
Propos recueillis par Mohamed OUEDRAOGO
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