Comores : Les candidats à l’élection présidentielle, présents à Addis-Abeba en offensive diplomatique pour dénoncer le coup d’État électoral de Azali
L’ opposition comorienne et les forces vives des Comores ont organisé une conférence de presse ce dimanche 18 février 2024 à Addis-Abeba en Éthiopie pour communiquer et informer l’opinion internationale sur la crise post-électorale en Union des Comores. De manière spécifique, il s’agit pour Me Said Larifou, Daoudou Abdallah Mohamed, ancien ministre, ancien candidat à l’élection présidentielle aux Comores, l’opposition ainsi que les forces vives de partager les perspectives de sortie de crise provoquée par le coup d’État électoral suite à la publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) des résultats du scrutin présidentiel et des gouverneurs des îles autonomes du 14 janvier 2024 et validé par la chambre électorale de la cour suprême de l’Union des Comores.
Revenant sur les causes de cette crise post-électorale, Abdallah Mohamed a indiqué que les électeurs se sont rendus à l’heure prévue à 7h du matin dans les Centres de scrutin, mais malheureusement le scrutin a démarré avec beaucoup de retard dans plusieurs localités à cause des problèmes logistiques de la CENI. Mais également explique l’ancien ministre des Comores du fait que les mandataires des candidats de l’opposition ont été admis tardivement à entrer dans les bureaux de vote pour motif que les mandats d’accréditation délivré par les candidats de l’opposition ne sont pas accepté par la CENI or dit-il, c’est le président de la CENI qui a validé et cacheté le formulaire des mandataires proposé par les candidats.
« Cette admission tardive des mandataires des candidats de l’opposition a permis un bourrage systématique des urnes dans les bureaux de vote de l’ensemble du territoire à ciel ouvert par les membres des bureaux de vote et les mandataires des candidats de l’AMP en violation des dispositions de la loi électorale en ses articles 235,236 et 238 de la loi N° 22-017/ AU du 27 décembre 2022 relative au code électoral», regrette Daoudou Abdallah Mohamed.
Faisant le récit de cette « brigandage» électorale, ce dernier indique d’abord qu’à Anjouan dans la commune de KONIDJODJO les mandataires des candidats de l’opposition ont été expulsés des bureaux de vote sans fondement juridique et les urnes ont été bourrées. Au même moment, poursuit-il, dans cette commune des bulletins près-coché au nom d’Azali ont été saisis dans le bureau de soutient des candidats de la mouvance présidentielle. «Dans les communes de Moya, Vouani, Sima, jimlimé, bambao Mtsanga, et la région de cuvette tsembehou et gnoumakélé même mode opératoire expulsion des mandataires de l’opposition et bourrage des urnes», à cité l’ancien ministre des Comores. A titre d’exemple il informe qu’à gnoumakélé une femme a été appréhendée en flagrant délit muni d’un sac rempli des bulletins près-coché Azali et Zaidou et entrain de bourrer l’urne dans le bureau de vote N° 117A-1 de ONGOJOU -1.
A 14h10 à Anjouan ajouté t-il dans la localité de cette même région de gnoumakélé dans les localité de Mramani, gnamboimro, Dziani et Hantsahi les militaires ont ramassé les urnes en violation des dispositions de la loi N° 22-017/ AU du 27 décembre 2022 relative au code électoral. Aussi à 15h54 après avoir constaté l’erreur qu’ils ont commis les militaires ont ramené les mêmes urnes pour que le scrutin reprenne. «Mais ça n’a pas était possible du fait que tous les mandataires étaient déjà partis», explique Daoudou Abdallah Mohamed
Toujours dans son récit, il souligne qu’à 17h53 avant même la fermeture des bureaux, les militaires ont repris l’opération de ramassage des urnes en violation de conditions prévus par la loi électorale N° 22- 017/ AU du 27 décembre 2022. « Aucun dépouillement des résultats n’a été effectué dans les bureaux de vote où les urnes ont été ramassé par les militaires», a-t-il précisé. Et d’insister : « le Bourrage des urnes et les votes multiples par l’utilisation abusive des procurations sont enregistrées dans toutes les localités après l’expulsion des mandataires des candidats de l’opposition».
Dans sa déclaration liminaire il fait savoir que le 24 janvier 2024, la chambre constitutionnelle et électorale de la Cour suprême de l’Union des Comores a publié des chiffres portant sur les résultats définitifs Pour l’élection du président de l’Union comme suit:
Inscrit: 338 940
Votant: 191 297
Taux de participation : 56,44
Bulletins nuls: 7337
Suffrage annulé par la cour: 9378
Suffrage exprimé valable: 174 582
« On s’attendait à ce que le nombre des votants et des suffrages exprimés ainsi que le taux de participation deviennent inférieur à celui de la CENI puisque la chambre électorale de la cour a annulée 9 378 voix», regrette à nouveau le candidat à l’élection présidentielle aux Comores.« Le plus inimaginables, le 31 janvier dans la localité de Mirontsi à Anjouan Mr Zaidou youssouf a avoué devant le monde entier que grâce à l’armée qu’ils ont eu ces résultats une vidéo existe», ajoute Daoudou Abdallah Mohamed.
Au vu de toutes ces irrégularités, « nous avons déposé des requêtes à la chambre électorale et constitutionnelle de la Cour suprême dont l’objet portait sur l’annulation des résultats des élections présidentielles et des gouverneurs des îles publiés par la CENI et les Commissions Electorales Insulaire Indépendante (CEII) de Ngazidja, de Ndzouani et de Mohéli pour violation gravissime des textes constitutionnels, législatifs et règlementaires entachant la régularité des scrutins du 14 Janvier 2024 dans l’ensemble des trois îles Ngazidja, de Ndzouani et de Mohéli».
Malheureusement, a laissé entendre Daoudou Abdallah Mohamed, la chambre constitutionnelle et électorale de la cour suprême de l’Union des Comores n’a pas convié les requérants pour plaider sur le bien fondé de leurs requêtes, ni organisé un débat contradictoire sur les fraudes massives avec les preuves fournis par les requérants. Et la chambre constitutionnelle et électorale de la cour suprême a déclaré Azali élu dès le premier tour. « suite aux révélations fait par Gérard Youssouf, l’un des 13 commissaires de la CENI qui affirme qu’une fraude a bien été organisée par le pouvoir lors de ces deux scrutins, et que les élections sont entachées par de nombreuses irrégularités. Nous allons donc déposer une plainte auprès du doyen des juges au tribunal de première instance de Moroni contre le président et la secrétaire générale de la CENI et les autres membres du bureau de la CENI notamment madame Yasmine Alfeine et le commissaire Mshangama Monaward », a-t-il conclu.
Abdoul Kader Ouédraogo
la-plume.bf