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Procès du massacre du 28 Septembre : Chapeau bas à « l’imperturbable » Ibrahima Tounkara

C’était tant attendue cette confrontation entre Marcel Guilavogui, Aboubacar Diakité dit Toumba et Dadis Camara dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Ils étaient tous les trois face au Président du Tribunal « l’imperturbable » le 15 Avril dernier, celui-là même qui dirige les débats avec une sérénité légendaire dans un procès aussi historique où ce sont des accusés « redoutables» qui se présentent à sa barre.

Depuis le début du procès, le Président du Tribunal Ibrahima Tounkara a su s’imposer non seulement du côté des avocats mais également avec les accusés. Il rappelle à l’ordre, encadre le débat et expulse s’il le faut. En effet, comme dans ses habitudes avec la même ferveur le 15 Avril 2024 les trois accusés emblématiques  étaient devant lui pour une confrontation. Les questions étaient essentiellement des points de divergence autour du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Toumba dans ses versets coraniques comme à l’accoutumé rappelle toujours au Président Dadis qu’il y aura un autre jugement et cette fois ci selon lui, c’est le maître des juges suprêmes qui va juger et qu’il a intérêt à dire la vérité.  De son côté, Marcel a laissé entendre que Dadis Camara doit arrêter le « tâtonnement » et prendre ses responsabilités. Pour l’ancien président du CNDD, Toumba et Marcel en veulent à sa personne et qu’il laisse le soin au Tribunal d’en apprécier.

Visiblement tout au long de ce procès jusqu’à la confrontation, les deux « lieutenants » ont toujours marqué un respect inestimable au Président Dadis quand bien même par certain moment, les esprits se surchauffent. Au nom de cette confiance que Dadis a placé en Toumba, ce dernier lui conjure de dire la vérité au peuple de Guinée s’il veut une réconciliation sincère et véritable entre les filles et fils du pays.

En attendant, l’issue de ce procès il est nécessaire de faire mention spéciale au Président du Tribunal, Ibrahima Tounkara. « Quand on est arbitre, on va essuyer des fois des coups. L’arbitre ne se fâche pas, il ne s’énerve pas sinon il fera un mauvais arbitrage », avait-il lâché dans une de ses audiences. Malgré les longues heures d’audiences, aucune ombre de fatigue ne laisse planer sur son visage. Son charisme et sa façon de gérer et distribuer la parole forcent le respect. Sauf quelque rare fois qu’il esquisse un sourire pour détendre l’atmosphère. Chapeau bas à « l’imperturbable » Tounkara.

LA PLUME

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