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ALT : Deux projets de loi adoptés pour renforcer la production d’engrais et sécuriser l’approvisionnement en hydrocarbures au Burkina

Les députés de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) ont examiné et adopté à l’unanimité deux projets de loi essentiels pour le développement économique du Burkina Faso ce lundi 30 septembre 2024 à Ouagadougou. Présidé par le Président de l’Assemblée législative de Transition (PALT), Dr Ousmane Bougouma, ces projets de lois visent à renforcer la production d’engrais et à sécuriser l’approvisionnement en hydrocarbures, deux secteurs stratégiques pour l’économie nationale.

Le premier projet de loi porte sur l’autorisation de ratification de l’accord de prêt signé le 26 avril 2024 à Lomé, entre le Burkina Faso et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), pour financer partiellement le Projet d’urgence de production d’engrais minéraux (PUPE). Ce projet répond à une préoccupation importante du pays vis-à-vis des importations d’engrais, avec un coût global estimé à plus de 15 milliards de F CFA. Actuellement, selon le Ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Amadou Dicko, le Burkina Faso importe une grande partie de ses besoins en engrais pour soutenir son agriculture, un secteur clé de son économie.

Amadou Dicko, Ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques

Il a expliqué que l’objectif principal de ce projet est de renforcer les capacités de production de l’usine de Koupéla, afin de rendre disponibles des engrais de qualité à moindre coût et accessibles à l’échelle nationale. En plus de la production, a-t-il poursuivi, ce projet permettra également de renforcer les capacités logistiques et opérationnelles de l’usine, contribuant ainsi à améliorer l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement des engrais. « Actuellement, le Burkina Faso a un besoin de 400 000 tonnes d’engrais par an », a-t-il indiqué. Toutefois, a-t-il ajouté, l’usine de Koupéla, bien que disposant d’une capacité de production de 100 000 tonnes par an, n’en produit actuellement que 5 000 tonnes par an. Selon lui, des investissements supplémentaires seront réalisés pour importer des matières premières, ce qui permettra à l’usine de produire environ 29 000 tonnes d’engrais NPK par an. « L’objectif est de permettre à l’usine de fonctionner à son plein potentiel, tout en créant des emplois dans un secteur stratégique », a déclaré le ministre Dicko. Il a également précisé que la construction de magasins de stockage est prévue pour soutenir la capacité de stockage des matières premières et des produits finis, ce qui est crucial pour assurer une production continue.

Dr Ousmane Bougouma, PALT

Le second projet de loi concerne l’autorisation de ratification de l’accord signé le 30 mai 2024 à Nairobi au Kenya, entre le Burkina Faso et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Cet accord établit une ligne de financement pour l’importation de biens d’origine arabe, africaine et internationale. Le Ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, a souligné l’importance de ce projet pour accompagner la Société nationale d’hydrocarbures du Burkina (SONABHY) dans la mise en œuvre de ses missions. « La SONABHY, qui est chargée d’assurer l’approvisionnement en hydrocarbures du pays, fait souvent face à des tensions de trésorerie qui limitent sa capacité opérationnelle », a-t-il précisé.

Yacouba Zabré Gouba, Ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières

Pour lui, la ratification de cet accord de financement vise à doter la SONABHY de ressources financières suffisantes pour soutenir ses activités. Le ministre a expliqué que l’accord permettra à la SONABHY de lever environ 27,5 milliards de francs CFA chaque trimestre pendant trois ans. « Ces fonds permettront à la société d’importer 60 000 tonnes métriques supplémentaires d’hydrocarbures, répondant ainsi aux besoins croissants du pays », a-t-il expliqué.

Les députés

Le Ministre Zabré a ajouté qu’avec la mise en œuvre de cette opération de financement de manière régulière et trimestrielle, la société d’hydrocarbures pourra améliorer sa marge bénéficiaire d’environ 19 milliards de francs CFA. « Ces fonds additionnels permettront à la SONABHY de résoudre les tensions de trésorerie qui limitent actuellement ses opérations, et de renforcer sa capacité à fournir des hydrocarbures sur le marché national, un enjeu crucial pour la stabilité économique et énergétique du Burkina Faso », a conclu M. Zabré.

Bernadine Ouédraogo

LA PLUME

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