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« La libération de Sonko est nécessaire pour la paix sociale au Sénégal »

Said Larifou, l’un des avocats de Ousmane Sonko ainsi que des 5 candidats à l’élection présidentielle aux Comores en lice contre   Azali Assoumani, président en exercice de l’Union Africaine s’est prononcé sur la crise politique qui secoue le Sénégal suite à la décision du président Macky Sall de repousser les élections.  Dans cette interview que l’homme de droit nous a accordé ce vendredi 9 février 2024, a fait savoir que toutes les forces vives et les leviers socio-culturels sont mobilisés pour rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique au Sénégal. Aussi, l’avocat a exigé la libération de tous les prisonniers politiques dont son client Ousmane Sonko. Car pour lui, sa libération ainsi que celle de tous les autres prisonniers politiques revêtent d’une urgence absolue pour réhabiliter l’état de droit et ramener la paix sociale au Sénégal. Lisez plutôt !

Brièvement quelle est la situation qui prévaut au Sénégal ?

La nouvelle dimension de la crise politique et institutionnelle qui affecte le Sénégal a des répercussions sur les droits de mon client  Ousmane SONKO. Et j’estime nécessaire de m’exprimer pour demander le rétablissement de tous ses droits politiques et la fin du harcèlement judiciaire et administratif dont il fait objet ainsi que son parti Pastef  depuis plus de 3 ans. Il ne fait aucun doute que le complot ourdi à l’encontre de notre client, à travers des procédures judiciaires, est politique. Sa place n’est pas dans une maison d’arrêt. Sa libération ainsi que celle de tous les autres prisonniers politiques revêtent d’une urgence absolue pour réhabiliter l’état de droit et ramener la paix sociale au Sénégal.

Peut-on parler de « Coup d’État » du moment où Macky Sall a décidé de repousser les élections ?

J’ai en charge en ce moment, comme avocat, la défense des 5 candidats à l’élection présidentielle aux Comores victimes du coup d’Etat électoral commis par Azali Assoumani, président en exercice de l’Union Africaine qui est selon Macky Sall   son « marabout ». Il y a des similitudes entre le coup d’Etat électoral du colonel Azali Assoumani et la tentative d’annulation faite par le président Sall du processus électoral en cours au Sénégal. Certains, par pudeur n’osent pas le dire. Mais il faut donner aux faits leur juste qualification. Macky Sall est bien l’auteur d’une tentative de coup d’Etat constitutionnel prémédité. Il est regrettable que ces deux actes soient commis par l’ancien président de l’Union africaine et son prédécesseur à la tête de la seule organisation panafricaine de référence internationale.  Il s’agit d’une régression démocratique inquiétante et préoccupante pour l’Afrique et notamment l’Afrique francophone. Les défis de notre continent sont colossaux et pour les relever nous avons besoin d’une organisation crédible et indépendante.

Que proposez-vous pour une sortie de crise ?

Contrairement à d’autres pays du continent, le Sénégal n’a pas un passé marqué par des coups d’Etat.  Il a les ressources humaines et une lisibilité internationale suffisamment positive pour surmonter ce traumatisme. Toutes les forces vives et les leviers socio-culturels sont mobilisés pour rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique au Sénégal.  Le Sénégal n’est pas seul. C’est plutôt le Président Macky Sall qui est isolé. Il est suffisamment intelligent et dispose suffisamment de lucidité pour épargner le Sénégal des morts et de la faillite de son économie.

Interview réalisée par Abdoul Kader Ouédraogo

la-plume.bf

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