Ce mercredi 21 août 2024, l’Association zéro goutte de sang, en collaboration avec la police nationale, a mené une opération de don de sang à Ouagadougou. Cette initiative vise principalement à soutenir les accidentés et les malades, dans un contexte où les stocks de sang sont particulièrement en baisse.
Selon Dr Jessica Zongo/Konaté, pharmacienne au Centre Régional de Transfusion Sanguine (CRTS) de Ouagadougou, cette collecte de sang est vitale en cette saison hivernale, marquée par une baisse des dons. « Aujourd’hui, nous sommes ici pour collecter du sang pour les malades et les accidentés car ce liquide précieux ne peut être acheté ni au marché ni en pharmacie, sauf si un individu accepte de le donner volontairement, un acte noble, un don de soi, pour aider son prochain », a-t-elle déclaré.
Elle a également exprimé sa préoccupation face à la réduction des stocks de sang, une situation exacerbée par les vacances scolaires, puisque les étudiants, qui constituent la majorité des donneurs, sont en vacances. De ses dires, les efforts de collecte se concentrent actuellement dans les services publics, les mosquées et les églises. La pharmacienne a saisi l’occasion pour remercier la police nationale qui a permis la tenue de cette opération, précisant que cela contribuerait à réapprovisionner les stocks et à sauver des vies.
Toujours dans ses propos, moins de 1 % de la population burkinabé donne son sang, un chiffre inquiétant qui ne permet pas de satisfaire la demande. « Sur 100 personnes, si on avait une personne qui donnait son sang, cela nous permettrait de répondre aux besoins de tous les hôpitaux en produits sanguins », a-t-elle ajouté tout en lançant un appel pressant à la population pour qu’elle soit plus solidaire et prenne l’initiative de donner son sang, sans attendre qu’un proche tombe malade ou que l’on soit soi-même touché par la maladie. Pour le président de l’Association zéro goutte de sang, Moumouni Koudougou, la collecte de ce jour est marquée par une forte mobilisation, avec 140 personnes inscrites pour donner leur sang. Il s’est réjoui de cette participation, même si des défis logistiques persistent, notamment le manque de fauteuils pour les donneurs, obligeant les volontaires à attendre leur tour.
Par ailleurs, « le besoin quotidien du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) se situe entre 300 et 400 poches de sang pour répondre aux demandes, alors que les dons quotidiens sont en moyenne de 50 personnes, un écart qui rend difficile la satisfaction des besoins des hôpitaux », a expliqué le premier responsable de l’association. Il a insisté sur l’importance d’une mobilisation continue pour pallier ce déficit. Les donneurs présents à cette collecte ont également partagé leurs motivations. M. Richard Bationo, a fait savoir qu’il est venu pour donner son sang car il y a beaucoup d’accidents et une forte demande à l’hôpital. A l’en croire, c’est un acte de patriotisme pour sauver des vies.
« Je suis ici parce que c’est un geste essentiel pour aider ceux qui en ont besoin. J’invite tous ceux qui hésitent encore à franchir le pas, car donner son sang, c’est sauver des vies », a affirmé Alice Zongo, enseignante de formation et donneuse régulière depuis 2023. Cette opération de don de sang, bien que réussie, rappelle l’urgence d’une mobilisation accrue pour répondre aux besoins critiques des hôpitaux du Burkina Faso, un geste simple mais vital, incontournable pour sauver des vies.
Bernadine Ouédraogo et Adjaratou Séré (Stagiaires)
LA PLUME
