Le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) a tenu ce mercredi 28 août 2024 à Ouagadougou une rencontre d’information à l’attention des médias sur la variole de singe, également connue sous le nom de Mpox. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts de sensibilisation suite à l’augmentation des cas de variole du singe dans plusieurs pays africains.
La variole du singe est une maladie virale caractérisée par l’apparition d’une fièvre accompagnée d’une éruption cutanée. Cette éruption commence généralement au niveau de la tête avant de s’étendre progressivement au tronc et aux membres inférieurs. Selon le directeur du CORUS, Dr Watton Rodrigue Diao, la région africaine reste l’épicentre de la flambée actuelle, avec une augmentation marquée du nombre de cas au cours des derniers mois. Les pays nouvellement touchés par cette épidémie en mois de mai et août sont le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya, le Gabon et la Côte d’Ivoire.
Il a affirmé que le Burkina Faso n’a, à ce jour, enregistré aucun cas confirmé de Mpox. Il a indiqué que la transmission du Mpox à l’être humain est causée par le contact avec des animaux infectés tels que les rongeurs et les singes, les gouttelettes respiratoires infectieuses, des lésions cutanées où des objets récemment contaminés, le personnel soignant, les proches des cas actifs et même par les rapports sexuels (homo et/ou hétéro). De ses explications, l’infection de la variole du singe se fait en 2 phases dont la phase invasion et la phase éruptive.
La première qui est la phase invasion dure entre 0 à 5 jours et est caractérisée par une phase pré-éruptive qui se manifeste par de la fièvre élevée de plus de 38°C, des frissons, des maux de tête, du gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs abdominales, lombaires et musculaires et la fatigue intense. La phase éruption cutanée classique commence par des macules qui deviennent des papules, puis des vésicules et des pustules avant que des croûtes se forment. Le Dr Diao a fait savoir que l’évolution des lésions cutanées est marquée par une progression des macules (semblables à des piqûres de moustique) aux papules fermes, puis aux vésicules remplies de liquide incolore, qui se transforment ensuite en pustules contenant du pus jaunâtre et ces pustules finissent par s’assécher et former des croûtes.
Pour lui, les symptômes incluent également des maux de tête, des douleurs abdominales, une fatigue intense, des douleurs dorsales, des nausées et des vomissements. Face à la menace de la variole du singe, le Burkina Faso a réagi promptement en renforçant son système de surveillance pour détecter rapidement tout cas suspect. Des dires du directeur du CORUS, le personnel de santé a été formé et des capacités ont été renforcées tant dans les établissements de santé publique que privée, incluant les directeurs régionaux et les médecins-chefs de districts. « Je peux dire qu’à ce jour, le système est prêt pour faire face à cette épidémie au cas où elle se déclare au Burkina », a-t-il rassuré.
Il a souligné l’importance de sensibiliser les populations, notamment dans les zones de déplacement interne, à travers des campagnes de communication menées par les agents de santé communautaires et les relais communautaires. Il interpelle la population à ne pas confondre la rougeole où la varicelle à la variole du singe car ces maladies sont causées par des virus différents, et elles présentent des différents notables en termes de symptômes et de prévention. Les recommandations formulées par ce dernier aux populations incluent la nécessité de faire confiance au système de santé et aux agents de santé formés, et de contacter immédiatement le numéro gratuit 3535 ou de se rendre dans le centre de santé le plus proche en cas de symptômes évoquant la variole du singe.
Il invite la population d’éviter de manipuler des animaux morts ou malades sans équipement de protection, de bien cuire les aliments, particulièrement la viande, avant de les consommer, et de se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou des gels hydro alcooliques. En outre, le port du masque est recommandé pour limiter la transmission par gouttelettes respiratoires, et l’utilisation de préservatifs est encouragée lors de rapports sexuels pour prévenir une éventuelle transmission par voie sexuelle. Le directeur du CORUS a conclu en assurant que le Burkina Faso est prêt à répondre de manière vigoureuse en cas de déclaration de l’épidémie de variole du singe dans le pays.
Salfo Zabré
LA PLUME
