Burkina/Chefferie à Falangountou : Les frères Maïga se traînent en justice pour «diffamation»
Une histoire de chefferie fait depuis un certain temps des gorges chaudes entre deux frères dans la commune de Falangountou. Après des tractations, ponctuées de médiations sans fin, l’histoire connait une autre tournure lorsque l’un des frères Saidou Maïga a traîné son frère Abdouramane Abdoulaye Maïga en justice pour «diffamation».
Sur cette affaire de diffamation, tout est parti d’une déclaration de Abdouramane Abdoulaye Maïga, ancien maire de la commune de Falangountou en date du 24 juin 2023 selon le procès verbal que nous avons consulté : « Tout a commencé quand Saidou MAIGA, alors maire de la commune de Falagountou, décida unilatéralement de remplacer le porte-parole de la chefferie, désigné par tous, sans recourir à la concertation habituelle. En lieu et place de MAIGA Talata Yaya choisi consensuellement, le maire désigna MAIGA Moctar Daoudou qui, désormais ne rendait compte qu’au maire. Tout se passait comme si le maire, MAIGA Saidou, ne voulait travailler qu’avec des hommes qu’il contrôlait et prêts à répondre à toutes ses injonctions. En effet, avant le cas du porte-parole de la chefferie, il y a eu le cas du président du Comité villageois de développement (CVD). Ce dernier aussi avait été désigné consensuellement pour occuper ce poste. C’était après l’élection de leur nouveau maire. Les chefs de quartier du village s’étaient réunis et avaient décidé de porter à la tête du CVD MAIGA Abdouramane Abdoulaye, ancien maire de Falagountou, arguant que le nouveau maire n’était pas bien connu d’eux.
Cette désignation était censée palier à cela, vu que, de l’avis des participants concertation, l’ancien maire a été un artisan de l’élection de Saidou MAIGA à la mairie de Falagountou. C’est ainsi donc que MAIGA Abdouramane Abdoulaye a été désigné par consensus président du CVD de Falagountou. Mais sous le prétexte qu’il aurait détourné des fonds, il sera déchu de ses postes de président du CVD et du comité de jumelage. Conséquences, cette nouvelle situation a eu pour conséquence la crispation des positions et le réveil des démons. Les efforts qui avaient permis de ramener la quiétude dans le village avaient été réduits à néant. Les camps s’étaient reconstitués et les forts du moment menaient la vie difficile à tous ceux qui s’opposaient à eux.
Désormais, le maire Saidou MAIGA ne travaillait plus qu’avec des personnes qui ne rendaient compte qu’à lui. De nombreux dossiers sensibles étaient gérés dans la plus grande opacité, comme les dossiers de compensation de la famille royale par la société IAMGOLD ESSAKANE-SA… Les dossiers étaient gérés de manière clanique et de nombreuses injustices et malversations ont été commises pendant cette période. D’ailleurs, des démarches ont été entreprises par des ressortissants du village auprès de l’ASCE-LC pour demander un audit de la gestion de la mairie afin de dissiper les doutes et les suspicions…». Selon donc le plaignant, Saidou Maïga, cette publication dont le caractère diffamatoire est avéré, le met directement en cause et lui a causé un grave préjudice.
En effet, le mardi 26 mars 2024, lors de l’audience, nous avons pu approché l’accusé qui a indiqué que le seul but de tenir cette déclaration est de faire en sorte que toutes les parties s’y intéresse pour qu’ensemble elles trouvent une solution idoine à cette crise. À en croire ce dernier, son intention n’était pas de diffamer Saidou Maïga à travers cette déclaration. De ses explications, presque toutes les autorités concernées ont reçu une lettre et elles n’ont pas réagi. C’est suite à cela, dit-il qu’ils ont décidé de faire cette déclaration à travers la presse. En attendant la fin du procès, nous osons croire que les frères Maïga vont mettre de côté leur divergence et fumer le calumet de la paix
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