Centre d’Appel du CORUS : « 70,9% des appels sur le numéro d’urgence 3535 sont des plaisantins »
Ce mercredi 14 août 2024 à Ouagadougou, le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) a organisé une rencontre d’information avec les hommes et femmes de médias dans le but de présenter les missions du centre ainsi que le rôle crucial joué par son centre d’appel, le 3535.
Inauguré officiellement en décembre 2018 selon Dr Watton Rodrigue Diao, directeur technique du CORUS, le centre est un élément central du système de la santé publique au Burkina Faso et sa mission est de surveiller les événements de santé publique et de coordonner la riposte aux urgences sanitaires. « Nous détectons les problèmes de santé. Nous nous préparons et répondons de manière coordonnée pour ramener une situation d’urgence à la normale », a déclaré le directeur technique du CORUS.
A l’entendre, le CORUS a été activé 15 fois depuis sa création pour faire face à des crises sanitaires. « Cela a permis au centre en 2020 de freiner rapidement l’épidémie de la méningite au niveau de la région de l’Est, l’épidémie d’hépatite E au niveau du centre Nord et l’épidémie de la dengue en 2023. La régulation médicale qui a permis la prise en charge des blessés et de sauver plus d’une cinquantaine de personnes lors de l’attaque du convoi de CEMAFO », a-t-il expliqué. A en croire Dr Watton Rodrigue Diao, plus récemment, le 8 août 2024, le CORUS a été activé pour lutter contre les décès maternels, démontrant ainsi son engagement continu à protéger la santé des citoyens.
En ce qui concerne le centre d’appel 3535, il a souligné que c’est un outil essentiel du CORUS, fonctionnant 24h/24 et 7jrs/7 et permet à la population de signaler des événements susceptibles de devenir des problèmes de santé publique. « Lorsqu’une alerte est reçue, nous déployons des équipes pour investiguer, ce qui est la première étape de la riposte, » a-t-il précisé. Pour lui, ce centre d’appel a démontré son efficacité, notamment lors de la pandémie de COVID-19 en permettant la détection rapide des cas suspects et de mettre en œuvre des mesures pour la prise en charge à domicile. « Aujourd’hui encore, le 3535 continue de servir l’ensemble des besoins en santé publique, couvrant l’ensemble du territoire burkinabè » dit-il.
Cependant, il a noté que le centre d’appel est confronté à un défi croissant, notamment les appels plaisantins, qui, en 2021, environ 60% des appels étaient des plaisanteries, puis en 2022 avec 62%, un chiffre qui a atteint malheureusement 70,9% en 2023. « Le 3535 est un centre du ministère de la santé et est un service destiné à aider la population. Nous demandons à ceux qui appellent pour s’amuser de laisser la ligne libre pour ceux qui en ont vraiment besoin», a-t-il exhorté. Dr Diao, a fait savoir que ce phénomène perturbe gravement le fonctionnement du centre, retardant la réponse aux véritables urgences et appel à une utilisation responsable du 3535. Il encourage les citoyens à utiliser le 3535 de manière appropriée, pour que les urgences puissent être traitées rapidement et efficacement.
Bernadine Ouédraogo (Stagiaire)
LA PLUME