Gaoua : C’est parti pour la 2ᵉ édition du festival des peuples du Sud-Ouest et alliés

La deuxième édition du Festival des Peuples du Sud-Ouest et Alliés (FES.P.SOA) s’est ouverte ce mercredi 29 janvier 2025 à Gaoua sous le thème : « Lutte contre le terrorisme et participation citoyenne : Quels citoyens pour le défi sécuritaire et la cohésion sociale ? ». L’événement, qui se veut un creuset de valorisation des identités culturelles du Burkina Faso, a été marqué par la présence des autorités gouvernementales et coutumières.
Face à une crise sécuritaire persistante qui secoue le pays depuis une décennie, le FES.P.SOA entend apporter sa pierre pour la consolidation de la cohésion nationale. Pour Christian Somé, promoteur du festival et président du comité d’organisation du FES.P.SOA, la diversité culturelle ne doit pas être un facteur de division, mais plutôt un levier d’unité et de prospérité. « Ce festival est celui de toutes les identités culturelles de notre pays. Il donne la possibilité aux différentes ethnies de se rencontrer, de se frotter à travers la danse et de mieux se connaître. Si nous avons la stabilité et la cohésion, c’est ainsi que nous pourrons bâtir un pays uni, prospère et développé », a-t-il déclaré.

Dans un contexte où les tensions identitaires peuvent être exploitées par des forces hostiles, le promoteur de ce festival appelle à la tolérance et au respect mutuel entre les communautés. « Chaque ethnie a quelque chose à offrir aux autres. Il faut dépasser les clichés et aller à la rencontre de l’autre », a-t-il insisté. Mais au-delà de la promotion culturelle, dit-il, le festival s’impose aussi comme une plateforme de sensibilisation sur la crise sécuritaire.

Lors de la cérémonie d’ouverture, des panels d’échanges ont permis d’approfondir la réflexion à travers trois communications portant sur la participation citoyenne face au terrorisme, l’adaptation des modes de vie dans un contexte sécuritaire difficile et la nécessité d’une collaboration étroite entre les populations et les Forces de défense et de sécurité. « Nous devons informer les populations, surtout celles vivant en milieu rural, sur les comportements à adopter face au terrorisme. Avoir la bonne information permet de prendre les bonnes décisions », a ajouté le président du comité d’organisation. Pour M. Somé, une citoyenneté éclairée et engagée est une arme précieuse contre l’insécurité. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Siaka Barro a, quant à lui inscrit son discours dans une dynamique de résilience face aux défis sécuritaires actuels.

Il a rappelé les efforts déployés par le gouvernement pour « bouter hors du territoire national les forces impérialistes aux idées rétrogrades et leurs valets terroristes ». Se félicitant du choix du thème de cette édition, Siaka Barro a salué l’implication des organisateurs dans la mobilisation citoyenne pour la défense du Burkina Faso. Il a exhorté les festivaliers à s’approprier cette thématique et à être des vecteurs de cohésion sociale et de patriotisme.

« La mobilisation populaire et l’engagement aux côtés de nos leaders éclairés sont la preuve que nous ne courberons l’échine devant aucun ennemi. Notre souveraineté ne saurait faire l’objet d’aucune concession », a-t-il martelé sous les applaudissements de l’assistance. Au-delà des débats sur la sécurité, le gouverneur de la région du Sud-Ouest a également mis l’accent sur l’importance de la culture comme ciment du vivre-ensemble. « La culture, c’est ce qui nous définit et nous unis. Elle est un instrument de dialogue, de tolérance et de respect mutuel », a-t-il souligné en citant l’écrivaine Monica Bellucci : « La culture, c’est ce qui fait l’humain ».

À ses yeux, la tenue de ce festival participe pleinement à la sauvegarde et à la transmission du patrimoine burkinabè. Ce dernier a donc salué la dynamique engagée par le FES.P.SOA qui, en seulement deux éditions, s’est imposé comme un cadre de promotion des valeurs et richesses culturelles de la région. Dans un appel solennel, M. Siaka a invité l’ensemble des Burkinabè à se rassembler autour des valeurs de paix, de cohésion sociale et de souveraineté nationale.

Cette 2ᵉ édition du FES.P.SOA a ainsi démontré que la culture peut être un outil puissant pour sensibiliser les citoyens aux défis actuels du Burkina Faso. Dans une ambiance festive marquée par des prestations artistiques et des échanges interculturels, les festivaliers ont montré que face à l’adversité, la culture demeure un rempart contre la division et un moteur d’espoir pour un avenir pacifié.
Salfo Zabré
LA PLUME