Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a annoncé samedi dernier l’abrogation de son décret fixant au 25 février la date de l’élection présidentielle. Cette décision significative intervient suite à la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur l’intégrité de deux juges du Conseil constitutionnel, jetant ainsi un doute sur le processus électoral.
Les raisons de ce report sont entre autres d’engager un dialogue national ouvert pour réunir les conditions optimales pour la tenue d’une élection démocratique, mais aussi de créer un environnement propice à la participation de tous les citoyens dans le processus électoral, un élément crucial pour renforcer la légitimité du futur président. Mais n’empêche ! c’est un coup d’État et les constitutionnalistes avisés en savent davantage. Les vraies raisons se trouvent ailleurs.
Le Président Macky Sall a eu plus de temps pour préparer l’élection présidentielle. Pourquoi donc subitement un report ? Les raisons évoquées plus haut ne sont pas aussi convaiquantante, même si elles sont plausibles mais elles n’empêchent que l’élection se déroule à la date fixée. Qu’on le dise clairement c’est un coup d’État à l’image des autres coups d’État en Afrique. À la différence de ceux du Burkina, du Mali ou du Niger, ce coup de force de Macky Sall est légitime et légale aux yeux de la CEDEAO qui a pris «bonne note». Pas de condamnation encore moins de sanctions comme ce fut le cas avec la Guinée et le Gabon. Deux poids et deux mesures. Ne jouons donc pas avec les mots c’est un coup d’État pur et simple.
La Rédaction