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« Transition démocratique aux Comores»: Lettre ouverte aux Chefs d’États Africains

À travers une lettre ouverte aux chefs d’États Africains, des partis et organisations politiques panafricanistes se dressent contre « le coup d’État électoral» et appellent à une Transition démocratique aux Comores.

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Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats,

Nous, partis et organisations politiques et personnalités africaines de la société civile, tenons, par la présente lettre ouverte, à faire appel à votre sens des responsabilités et de solidarité pour vous joindre aux aspirations de paix et de démocratie exprimées par le peuple frère des Comores pris en otage par le Président Azali Assoumani, ancien Président de l’Union Africaine.

Alors que les récentes résolutions de l’Union Africaine prises, en vertu des dispositions de la charte de l’Union Africaine et actes additionnels, expriment une préoccupation légitime suite aux changements anticonstitutionnels des régimes politiques et des coups d’État électoraux sur notre Continent, la présence des chefs d’États, des personnalités africaines représentatives des institutions régionales et internationales à la cérémonie d’investiture du colonel Azali Assoumani, prévue le 26 Mai 2024, comme chef de l’Etat et Président de l’Union des Comores, serait un reniement préoccupant aux valeurs et principes fondateurs prévus dans la Charte de l’ Union Africaine et de nos organisations sous régionales.

Un tel acte pourrait s’apparenter à une forme de complicité et de reconnaissance du énième coup d’État électoral perpétré par M. Azali Assoumani, le 14 Janvier 2024 et constituerait un mépris face à la douleur des familles de trente-neuf personnes assassinées, en toute impunité, par des militaires agissant sous l’autorité et en exécution des menaces publiques du président Azali Assoumani.

L’accent mis dans les résolutions votées lors des divers sommets, et principalement par l’engagement de l’Union Africaine pour le développement durable de nos pays dans la paix, le respect de l’ordre constitutionnel, des systèmes judiciaires et l’ État de droit, pour une gouvernance démocratique des États africains avec des alternances politiques par les urnes, sont autant de préoccupations partagées par le peuple comorien. Ce dernier, à travers notre initiative, entend relayer au niveau international un message de détresse que seule une alternance démocratique et apaisée représenterait une contribution déterminante pour des élections libres, transparentes, inclusives et démocratiques, sans lesquelles il n’y aura pas de politique publique efficace de lutte contre la pauvreté et pour l’amélioration du quotidien de la majorité de nos compatriotes.

Il est de notre devoir de vous prendre à témoins sur les conséquences du climat de terreur et de la politique très répressif du colonel Azali Assoumani qui sont la cause de dégradations inquiétantes de la situation sociale marquée par la pauvreté devenue endémique, du développement inquiétant, non maîtrisé et meurtrier de l’épidémie du choléra aux Comores.

Votre présence à cette cérémonie d’investiture serait un soutien apporté à Azali Assoumani à perpétuer en toute impunité les assassinats politiques commis sous sa responsabilité, la poursuite des arrestations et emprisonnements politiques et les tortures dénoncés par les Nations-Unies.

Cette lettre ouverte ne doit pas être interprétée comme un geste d’hostilité à l’encontre des chefs d’États ni aux personnalités qui seraient tentées de répondre favorablement à l’invitation du colonel Azali Assoumani pour prendre part à une cérémonie de validation de son coup d’Etat électoral dénoncé par les Nations-Unies, la République d’Afrique du Sud, les États-Unis d’Amérique, l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Elle traduit une exigence légitime de solidarité africaine de nos organisations au peuple frère des Comores et pour l’application des chartes, des recommandations et résolutions qui condamnent les coups d’État électoraux.

Nous, organisations, partis politiques et les personnalités signataires de la présente lettre ouverte faisons appel aux chefs d’États, Présidents africains, à faire usage des mécanismes et instruments diplomatiques pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel aux Comores et pour l’ouverture d’un vrai dialogue national pour des nouvelles élections présidentielles transparentes, libres et inclusives .

Les organisations sous régionales, continentales et nos États doivent exiger à ce que la culture de la démocratie soit une réalité dans la pratique quotidienne des dirigeants de nos pays car elle est un facteur de paix et de la sécurité, de justice et du développement économique.

Dakar , 11 Mai 2024

Organisations, partis politiques et personnalités signataires

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