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«Si nous avions l’occasion de rencontrer le président du Faso, nous lui dirions…»

Républicain au sens institutionnel du terme, il ne peut pas rester en marge pendant que le pays est en guerre. Alors, Me Toussaint Abel Coulibaly, citoyen Burkinabè a tenu à faire des suggestions au président du Faso, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité afin de contribuer au retour de la paix durable au Burkina Faso.

«Si nous avions l’occasion de rencontrer le président du Faso, nous lui dirions tout d’abord que nous sommes républicains au sens institutionnel du terme. Ce, pourquoi , quand nous avons eu l’occasion de créer un parti politique en 2004, nous l’avons dénommé  » Union Pour la République « . Que de toutes les actions que ce parti a menées, aucune n’a eu un caractère subversif; mieux, il a contribué en plusieurs endroits du territoire à apaiser des tensions, même en temps de paix. En plus d’être républicains, nous sommes pacifistes. Que de ce fait, nous ne pouvons pas rester en marge pendant que notre pays est en guerre, et que les drames sont devenus courants.

Nous lui ferions les Suggestions Suivantes :

1- il faudrait engager des consultations élargies et inclusives permettant la tenue d’une concertation nationale en vue d’exposer les attentes des autorités vis-à-vis des populations,et recueillir à la suite les contributions des corps ainsi constitués.

2- la parole y serait libre pour que les acquis soient mis en exergue, et les insuffisances soulignées, afin d’en faire une synthèse et prendre des résolutions pour améliorer les faiblesses afin de consolider les forces identifiées.

3- Toutes les composantes représentatives de notre société à savoir : Chefs coutumiers et religieux, FDS, VDP, partis politiques, OSC , opérateurs économiques, agriculteurs, éleveurs, secteur informel, ouvriers, fonctionnaires , commerçants, syndicats, femmes, jeunes, élèves et étudiants, et j’en passe, devraient prendre part aux dites concertations. ( il pourrait y avoir une rencontre nationale, suivie de rencontres régionales).

4- le gouvernement définirait un thème en rapport avec les objectifs que nous voulons atteindre, incluant un état des lieux sans complaisance ( forces et faiblesses de notre engagement), et des perspectives à la hauteur des défis actuels. Bien entendu les spécialistes devraient faire ressortir tous les éléments pouvant éclairer les participants, sous toutes réserves stratégiques.

5- la concertation nationale devrait faire ressortir à la fin, des missions spécifiques assignées à chaque composante, sous la forme de tâches à exécuter. Le cadre de concertation devrait être formalisé et pérennisé tant que de besoin, avec une périodicité établie qui permet des rapports d’étapes.

6- Toutes les composantes devraient prendre des engagements formels de réaliser les tâches à elles assignées, et en faire un rapport lors de chaque cession du cadre de concertation nationale, désormais institué.

7- En aucun cas, ce cadre de concertation ne devrait s’ériger en critiques des actions menées, mais plutôt un cadre de diagnostic et de propositions concrètes, sans passions, ni préjugés.Chaque composante devrait participer au même titre que les autres, mais seules, les questions concernent l’ensemble du pays et le principal objet de l’ordre du jour dûment adopté, devraient faire l’objet de discussions. Les questions concernant des cas spécifiques pourraient être traitées dans d’autres cadres à prévoir s’il y a lieu.

8- Abstraction devrait être faite du passé des uns et des autres pour se focaliser de façon pragmatique sur les capacités intrinsèques des participants à apporter une contribution significative à l’atteinte des objectifs fixés en début de travaux par le gouvernement. ( Cela induit l’élaboration de TDR à soumettre aux participants).

9- S’agissant de discussions sur l’avenir du Burkina Faso, toutes les contributions jugées pertinentes par l’assemblée devraient être répertoriées et inscrites comme tâches à exécuter par composante, selon la nature de la tâche et les domaines de compétences de la composante.

Tous les travaux en assemblées générales ou par composantes, devraient faire obligatoirement l’objet d’un rapport pour y recourir à chaque réunion périodique. Cela permettrait le suivi et l’évaluation du processus d’orientation de la lutte contre le terrorisme et les sujets connexes, de même que la possibilité de prendre en compte, de nouveaux défis apparus en cours d’exercice.

– 10 Des dispositions conséquentes devraient être prises par le gouvernement pour assurer la confidentialité des débats, et des conclusions qui en découleraient, notamment à travers un interlocuteur attitré pour la communication des assemblées avec les populations, sauf dispositions spéciales du gouvernement.

– nous lui dirions enfin, que ceci est le fruit d’une réflexion que nous avons menée à notre modeste niveau. Laquelle réflexion est certes perfectible, mais nous tenions à la lui soumettre en l’état, et à toutes fins utiles».

Me Toussaint Abel Coulibaly Commandeur de l’ordre national

LA PLUME

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