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Irrégularités dans la gestion de l’armée : Les fautifs doivent répondre, martèle le PM Tambèla
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a reçu le rapport général d’activités 2022 de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), ce lundi 11 mars 2024, à Ouagadougou. Il s’est agi, pour l’institution, de présenter les grandes lignes de ce rapport, et recueillir les avis, conseils et orientations du Chef du gouvernement.
La Loi organique n°0822015/CNT du 24 novembre 2015 portant attributions, composition, organisation et fonctionnement de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) stipule que le Contrôleur général d’Etat publie chaque année un rapport annuel adressé au Président du Faso, avec copie au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale. La remise du rapport général d’activités 2022 de l’ASCE-LC au Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, s’inscrit en droite ligne de cette prescription.
De la synthèse de ce rapport fait par le Contrôleur général d’Etat par intérim, Urbain Milogo, il est ressorti que la gestion financière et comptable, exercice 2022, a concerné 21 ministères et institutions et couvert les exercices budgétaires 2020 et 2021. Selon lui, ce rapport est subdivisé en trois tomes : le premier tome consacré aux moyens mis à la disposition de l’ASCE-LC, le deuxième porte sur les activités métiers, notamment les audits, et le troisième concerne le suivi des recommandations et des actions en justice.
Au niveau de la réduction du train de vie de l’Etat, plus spécifiquement pour ce qui concerne la délocalisation des ateliers, il est relevé des dépenses de trois (3) milliards de francs CFA, ce qui a fait dire à Urbain Milogo « qu’on pouvait ne pas délocaliser ces ateliers ». Pour sa part, Dr Kyélèm de Tambèla a félicité l’ASCE-LC pour le travail abattu et l’a encouragé à persévérer dans ce sens.
Il a par ailleurs questionné sur l’impact de l’ASCE-LC dans la gestion de la chose publique.
Ce à quoi le Contrôleur général d’Etat par intérim à répondu que la peur du gendarme est déjà un point positif.
« Le comportement face à la gestion des fonds publics n’est plus pareil. Les détournements de fonds ont beaucoup diminués », a-t-il expliqué. Une autre préoccupation du Premier ministre a porté sur l’audit de la gestion de l’armée qui, à son avis, a reçu beaucoup d’argent, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
En réponse à cette préoccupation, le Contrôleur général par intérim, a indiqué que la gestion financière et comptable du ministère de la Défense et des Anciens combattants a couvert la période de 2016 à 2021.
« Au niveau de ce ministère, des irrégularités ont été relevées. Nous avons audité le budget de l’armée depuis 2016 et il ressort que pour l’achat des armes, l’Etat a travaillé avec un trafiquant. Pour l’achat de l’armement, des contrats ont également été attribués à plusieurs entreprises appartenant à une même personne physique. Il ressort aussi que pour la gestion du carburant, il n’y a pas de comptable matière donc il faut travailler à corriger cela. Il faut mettre en place ce qu’il faut pour que tout soit traçable au niveau de la gestion du carburant », a-t-il ajouté.
A écouter le Chef du Gouvernement, s’il y a des dépenses infondées et injustifiées au niveau de l’armée, l’ASCE-LC doit porter cela à la connaissance du Procureur pour que les personnes incriminées se justifient.
« Ceux qui ont donné le marché de l’armement à un trafiquant doivent répondre, car on ne peut pas donner un marché à quelqu’un qui n’est pas qualifié pour l’exécuter. Le Président de la Transition veut qu’il y ait la lumière. Nous ne sommes pas contents avec la manière dont l’armée a été gérée », a-t-il martelé.
Au cours de cette audience, l’architecture du contrôle au Burkina Faso a été présentée au Premier ministre.
De cette architecture, l’on retient que l’ASCE-LC est l’organe supérieur en termes de contrôle administratif et de lutte contre la corruption au Burkina Faso.
« L’institution travaille en synergie avec les inspections techniques dans les ministères et l’inspection générale des forces armées. Notre institution compte 26 Contrôleurs d’Etat pour tout le pays et cela est insuffisant. Comme difficulté que nous rencontrons, on peut citer l’instabilité au niveau des ministères. Nous avons un projet de réforme de ces inspections pour les rendre indépendantes et stables. Ce qui va leur permettre de bien mener leurs missions. Dans notre méthodologie, l’audit c’est pour améliorer. De façon générale, il faut un plan d’actions pour la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport », a soutenu le Contrôleur général par intérim.
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