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Rencontre gouvernement/syndicats : L’UAS estime que l’exécutif ne s’est pas engagé dans un dialogue sincère

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a tenu, ce jeudi 6 mars 2025 à Ouagadougou, une Assemblée générale (AG) afin de présenter aux travailleurs et travailleuses le bilan de la récente rencontre gouvernement/syndicats et d’exposer les perspectives à venir. Lors de cette rencontre l’UAS a estimé que le gouvernement ne s’est pas engagé dans un dialogue sincère.

Lors de la lecture du compte rendu, le vice-président de l’UAS, Ernest Ouédraogo, a rappelé que la dernière rencontre entre le gouvernement et les syndicats remontait à juillet 2021, après quatre années de blocage, principalement en raison des préalables posés en 2017 par l’UAS sur l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) appliqué aux primes et indemnités. Il a également souligné que les coups d’État de 2022 avaient empêché la tenue des rencontres traditionnelles entre l’exécutif et les syndicats. La réunion des 6 et 7 février 2025 a donc marqué la reprise du dialogue. Plusieurs membres du gouvernement étaient présents, face aux secrétaires généraux des centrales syndicales et syndicats autonomes, sous la présidence du ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré.

Ernest Ouédraogo, vice-président l’UAS

Les discussions ont porté sur l’état d’exécution des engagements pris lors des rencontres de 2015, 2016 et 2021. Cependant, l’UAS avait adressé au Premier ministre un document contenant ses appréciations et des questions précises, mais selon Ernest Ouédraogo, ces observations n’ont pas été prises en compte. Concernant les réponses du gouvernement au cahier de doléances de 2022, l’UAS a relevé que sur 31 points abordés, seulement 7 ont fait l’objet d’un engagement, sans qu’aucune échéance ne soit précisée. Parmi ces engagements, figurent l’adoption d’un nouveau Code du travail, la mise en œuvre d’un mécanisme de prélèvement automatique des cotisations syndicales et l’adoption d’une loi sur la liberté d’association.

En revanche, M. Ouédraogo a précisé que plusieurs revendications majeures restent en suspens, notamment la réintégration de Moussa Diallo, secrétaire général de la CGT-B, licencié dans des circonstances contestées, la suspension inexpliquée de la délivrance des récépissés syndicaux et la revalorisation des pensions des travailleurs retraités. L’UAS a également dénoncé le refus du gouvernement d’inscrire à l’ordre du jour la question d’une nouvelle grille salariale et indemnitaire pour les sociétés d’État et les établissements publics. Face à ces points de désaccord, l’UAS estime que l’exécutif ne s’est pas engagé dans un dialogue sincère, mais a plutôt cherché à faire le bilan des engagements passés sans réelle volonté d’avancer sur les préoccupations actuelles des travailleurs.

Les participants lors de l’AG

« Visiblement, le gouvernement n’est  pas venu à la rencontre avec une réelle volonté de discuter sur les préoccupations soumises par l’USA. Il n’avait en vue que la présentation de la mise en œuvre des engagements de 2015, 2016, 2021 et les réponses au cahier de doléances de 2022 », a déclaré le vice-président de l’UAS. Dans cette perspective, l’UAS a annoncé son intention d’intensifier la mobilisation à travers des assemblées générales dans différentes régions, la refonte de sa plateforme revendicative pour le 1er mai et le suivi des points non satisfaits du cahier de doléances de 2022. De nouvelles préoccupations issues de la dernière rencontre seront également intégrées dans les prochaines revendications.

Fatou Toé (stagiaire)

LA PLUME

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