
Dans un monde où les équilibres géopolitiques se redessinent et où les pays africains cherchent à redéfinir leur place, les propos du Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, face à Vladimir Poutine, résonnent avec force et lucidité. « L’aide que vous pouvez nous offrir, c’est surtout ce transfert de connaissances que nous voulons », a-t-il déclaré sans détour. Cette déclaration marque un tournant, une volonté claire de sortir du cycle perpétuel de l’assistanat pour embrasser une coopération basée sur le savoir.
Depuis trop longtemps, nos pays sont enfermés dans une logique où l’aide matérielle est perçue comme l’unique solution aux défis du développement. Or, cette aide, souvent ponctuelle, crée plus de dépendance qu’elle ne bâtit de capacités durables. Le véritable moteur du développement, c’est la connaissance. Ce sont les sciences, la technologie, la maîtrise des outils industriels et la formation d’élites capables d’innover et de transformer leurs sociétés.Le Burkina Faso, à travers la vision du Capitaine Traoré, ne réclame pas plus d’armes ou de financements, mais des bourses, des universités, des laboratoires, des partenariats académiques.
Il veut que sa jeunesse apprenne à concevoir, à fabriquer, à créer. C’est là une révolution silencieuse mais puissante : celle de l’intelligence comme arme de souveraineté.Ce que le Burkina attend de la Russie et ce que l’Afrique dans son ensemble devrait attendre de toute coopération, ce ne sont plus des miettes de développement mais les clés de l’autonomie : le transfert de connaissances, la duplication de modèles éducatifs performants, la création d’un tissu scientifique africain. Il s’agit de bâtir un continent où les jeunes ne cherchent plus à fuir, mais à construire, à inventer, à rêver localement. Le combat contre le terrorisme, l’instabilité et la pauvreté ne peut être gagné que si l’Afrique sort de sa posture de continent assisté. Le salut viendra non pas d’une aide permanente, mais de cerveaux bien formés. C’est cette voie, ambitieuse mais réaliste, que le Capitaine Traoré a tracée à Moscou.
Et si demain, le Burkina devenait un pôle d’innovation scientifique pour toute l’Afrique ? Ce n’est pas un rêve lointain. C’est une question de volonté politique, de vision stratégique et de foi dans la jeunesse. Le temps est venu de demander moins de choses, mais plus de savoir. Car c’est à ce prix que nos nations atteindront enfin le rang de pays développés.
La Rédaction