Société
A la Une

Sécurité routière : Le ministre Sana échange avec les acteurs du transport

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a présidé la cérémonie d’échanges entre le ministère de la Sécurité et les acteurs du transport, ce jeudi 19 juin 2025 à Ouagadougou. Il était accompagné du secrétaire général du ministère ainsi que du président de la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de poser les jalons d’un avenir routier plus sûr, plus équitable et mieux harmonisé, en s’appuyant sur le règlement n°14 des États membres de l’UEMOA, adopté le 16 décembre 2005, qui appelle à l’unité, à la rigueur et à l’engagement.

Présidium lors cérémonie

Le ministre de la sécurité, le commissaire divisionnaire de police Mahamadou Sana, a expliqué que cette initiative vise à placer chaque acteur face à ses responsabilités. Il a exprimé la gratitude du gouvernement envers les transporteurs qui, malgré les nombreuses difficultés rencontrées depuis 2015 notamment les pertes en vies humaines parmi les chauffeurs et apprentis, ainsi que les pertes de véhicules dans des attaques barbares ont continué à exercer leur métier avec détermination. « Vous avez toujours cru, vous avez toujours tenu à contribuer à votre manière, et pour cela je ne pouvais clore ces échanges sans vous féliciter ni vous témoigner la reconnaissance du gouvernement », a t-il déclaré.

Le ministre de la sécurité, le commissaire divisionnaire de police Mahamadou Sana

Poursuivant, Mahamadou Sana a fait part de son inquiétude face à l’augmentation exponentielle des accidents et des décès sur les routes entre février et juin 2025. Selon lui, cette situation s’explique par plusieurs facteurs, dont les principales causes sont la surcharge et le non-respect des gabarits. Il a assuré que des réflexions sont en cours pour apporter des solutions durables, afin qu’à l’avenir, des comportements inciviques ou des intérêts égoïstes ne coûtent plus la vie à des Burkinabè. « Nous avons réuni les acteurs pour leur présenter la situation, mais aussi pour les interpeller sur leurs responsabilités », a t-il affirmé. Il a également souligné l’importance de l’entretien et de la construction des routes. Selon lui, le coût du bitumage est élevé : 500 millions de francs CFA par kilomètre hors agglomération, et 750 millions en agglomération en raison des installations nécessaires. « Nous allons nous entendre sur un certain nombre de normes à éditer dès aujourd’hui, et les appliquer dès la semaine prochaine pour améliorer la fluidité de la circulation urbaine », a annoncé M. Sana.

Les participants

Au-delà de la problématique des accidents, le ministre a rappelé l’engagement du gouvernement en matière de construction routière, précisant que certaines provinces ne disposent toujours pas de routes bitumées. Il a évoqué la mise en place prochaine d’une brigade régionale chargée de la construction et de la réfection des voies. « En tant qu’acteurs de la sécurité et du transport, nous devons soutenir cette initiative. Il n’est pas question d’investir des milliards dans ces brigades si, en retour, nos comportements ne changent pas pour entretenir les routes », a t-il insisté. Le ministre a martelé que la route est un levier de développement, d’où la nécessité non seulement d’en construire, mais aussi d’en assurer l’entretien. S’appuyant sur le règlement n°14, il a condamné le non-respect de ses prescriptions par certains transporteurs. « Ensemble, nous allons revoir ce règlement et l’appliquer pour garantir une meilleure sécurité routière », a affirmé le ministre. Il a par ailleurs dénoncé la dégradation rapide des infrastructures routières, soulignant que certaines routes se détériorent en moins de cinq ans à cause des surcharges, avec des camions dépassant parfois les 100 voire 120 tonnes. « C’est inadmissible. Trop, c’est trop. Nous allons mettre un terme à cela par tous les moyens. J’ai reçu la mission spécifique de faire respecter ces mesures dans les meilleurs délais, et je mettrai tout en œuvre pour y parvenir », a t-il promis. Pour clore ses propos, Mahamadou Sana a rappelé qu’en 65 ans, de 1960 à 2025, seuls 4 000 kilomètres ont été bitumés sur un objectif de 15 272 km, soit seulement 26 % du réseau prévu.

Némata Kaboré (stagiaire)

LA PLUME

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page