Les carottes sont-elles vraiment cuites pour Andry Rajoelina ? Difficile à dire. L’unité d’élite de l’armée, le CAPSAT, dirigée par le colonel Michael Randrianirina et ralliée aux manifestants, a revendiqué le contrôle des forces armées et appelé le président à démissionner. Même si ce coup de force n’est pas encore consommé, il est fort probable qu’il le soit, surtout sous nos cieux où ces signes précurseurs ne trompent jamais.
Le week-end dernier, des échanges de tirs ont opposé les troupes du CAPSAT aux forces de sécurité, faisant déjà un mort parmi les soldats loyalistes. Les dés semblent jetés et l’homme fort de Madagascar commence à gagner l’adhésion de la rue. Pourtant, Rajoelina n’a pas encore plié. Hors de la capitale, il dénonce une tentative de coup d’État et appelle au calme, tentant de maintenir l’ordre dans un contexte explosif. La situation reste confuse, instable, et chaque heure qui passe pourrait décider du sort du président.
L’histoire pourrait se répéter. Le CAPSAT, qui réclame aujourd’hui le départ de Rajoelina, a été l’acteur principal du coup d’État de 2009 qui l’avait propulsé au pouvoir. Mais si la situation reste indécise plus de 48 heures, le doute s’installe. L’homme fort de Madagascar est alors pris entre la nécessité de tenir le cap et le risque de voir sa légitimité s’effriter sous le regard de la rue et de l’armée.
Malheureusement sous nos cieux, les dirigeants lorsqu’ ils se trouvent dans leur château, feignent de ne plus entendre les cris lointains de leurs peuples qui croupissent dans la misère. Malgré leur cri, leurs dirigeants semblent se terrer dans un silence assourdissant. Et souvent le seul recours du peuple, ce sont des manifestations. Le président semblait minimiser ces manifestations qui risquent de l’emporter. C’est pourquoi ce qui se passe à Madagascar doit interpeler les dirigeants sur leur gestion, car lorsque le peuple se lève ,ils tombent. Les dirigeants doivent servir et non se servir.
La Rédaction
