Société

Vente de sucre SN-SOSUCO à Ouaga : «On se bouscule», au SIAO pour avoir plus ou moins 10Kg

Le gouvernement burkinabè, à travers le ministère en charge du Commerce, a officiellement lancé le 10 mars 2025, la vente au détail du sucre SN-SOSUCO dans ses boutiques témoins. Cette initiative vise à faciliter l’accès au sucre local pour les populations et à réguler son prix sur le marché. Pour en évaluer l’impact, une équipe de LA PLUME s’est rendue, ce mercredi 12 mars 2025, dans un point de vente à Ouagadougou.

De longues files d’attentes au site du SIAO

Il est 9h 30 lorsque nous sommes arrivés sur le site du SIAO, l’un des principaux points de distribution à Ouagadougou. De longues files d’attente se sont formées dès les premières heures du matin. Derra Ibrahim, gérant de la boutique témoin explique que son point de vente est ouvert de 8 h à 17 h. Selon lui, la commercialisation du sucre se déroule bien et constitue une initiative louable des autorités, car elle bénéficie grandement aux consommateurs.

Derra Ibrahim, gérant de la boutique témoin

M. Derra a précisé que chaque acheteur a droit à 10 kg de sucre, répartis en 5 kg de morceaux et 5 sachets de 1 kg de sucre granulé. L’achat se fait uniquement sur présentation de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Toutefois, il a souligné une difficulté récurrente : l’impatience des clients. « Les gens ne sont pas patients. Certains arrivent en dernier et veulent être servis en premier, ce qui complique notre travail », confie-t-il, tout en ajoutant que son équipe peut écouler jusqu’à deux tonnes de sucre par jour.

Moussa Traoré, acheteur

Parmi les acheteurs, Moussa Traoré estime que l’organisation laisse à désirer. « Il y a trop de désordre entre acheteurs », déplore-t-il. Il suggère aux autorités d’ouvrir davantage de guichets sur chaque site et d’affecter au moins deux agents de sécurité afin d’instaurer plus d’ordre et de fluidité dans les ventes. À l’inverse, Oumarou Nombré, un client satisfait, affirme avoir patienté de 5 h du matin à 9 h avant d’obtenir ses 10 kg de sucre.

Oumarou Nombré, un client satisfait

Il salue l’initiative du gouvernement, qui, selon lui, soulage la population en proposant un prix plus accessible que celui du marché. « Un paquet de sucre ailleurs coûte 1 100 F CFA, alors qu’ici, dans les boutiques de l’État, on l’achète à 800 F CFA. C’est une bonne chose », se réjoui-t-il. Il recommande cependant d’augmenter le nombre d’agents aux guichets pour accélérer le processus d’achat. D’autres clients, comme Saoudatou Nikiéma, expriment leur mécontentement.

Saoudatou Nikiéma

Arrivée sur place à 8 h, elle se retrouve 182ᵉ dans la file d’attente et dénonce un « désordre total » dans l’organisation. Elle propose que l’État sollicite la gendarmerie ou les Koglweogo pour maintenir l’ordre, estimant que ces derniers sont plus respectés par la population. « J’ai choisi d’acheter le sucre SN-SOSUCO pour encourager la consommation locale, par patriotisme. De plus, son prix est plus avantageux que celui des autres sucres disponibles sur le marché », ajoute-t-elle. Si cette initiative gouvernementale semble répondre aux attentes des consommateurs en termes de prix et d’accessibilité, des ajustements restent nécessaires pour faciliter les achats dans les guichets.

Adjaratou Séré

Némata Kaboré (stagiaire)

LA PLUME

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