[EDITO] Le PM Rimtalba à l’ALT : Un bilan « rassurant », mais il est temps de se pencher sur la réconciliation des burkinabè

Lutte contre le terrorisme, corruption, crise humanitaire, relance économique… le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a dressé un bilan « rassurant » devant la Représentation nationale le vendredi 14 mars 2025. Sur presque tous les points saillants qui touchent directement tous les fronts, les progrès sont forts appréciables, selon le chef du gouvernement. Mais sous nos cieux, « c’est bon, mais ce n’est pas arrivé ». Un langage couramment utilisé dans nos contrées pour dire tout simplement que beaucoup de choses ont été faites, mais qu’il reste encore beaucoup à faire. Et le chef du gouvernement le sait très bien, lorsqu’au cours de son exposé, il a reconnu que « les légitimes aspirations du peuple burkinabè sont énormes et la tâche est encore ardue ».
Et comme la principale légitimité des burkinabè reste le retour de la paix, il convient de trouver des voies et moyens pour actionner d’autres leviers de lutte contre le terrorisme. Les armes ont crépité, des centaines de milliers de terroristes ont été expédiés en enfer depuis le début de cette guerre, mais des attaques et des représailles continuent de viser les populations. Il est temps d’envisager d’autres alternatives, en changeant de fusils d’épaule, à commencer à se pencher sur la réconciliation des Burkinabè.
Sur ce point, Jean Emmanuel Ouédraogo en avait fait le serment lors de son Discours sur la situation de la Nation (DSN) devant la représentation nationale. Il tient évidemment le bon filon, il reste à bien l’exploiter pour le mettre au service du peuple. Si le peuple burkinabè se réconcilie avec lui-même, il va de soi que les problèmes du terrorisme et les difficultés connexes seront remédiés à plus de la moitié. Le chemin pour réconcilier les Burkinabè sera long et périlleux, mais il est nécessaire, voire une nécessité impérieuse, car c’est la survie de la Nation qui en dépend. « Seule l’union de tous les burkinabè, la réconciliation sincère et honnête de tous les Burkinabè nous permettra de bouger nos pierres pour bâtir notre nation. Mais si nous nous divisons et subdivisons, nous serons avalés par les autres, et il y a lieu de se demander encore si nous ne serons pas supprimés en tant qu’État », disait Daniel Ouezzin Coulibaly à Gérard Kango.
En effet, ce bilan « fort appréciable » dressé par le chef du gouvernement est à saluer, mais il est essentiel de tourner nos regards sur la réconciliation sincère des fils et filles du pays des Hommes intègres. Car sans cette réconciliation, toutes les avancées risquent de s’apparenter à une poudre de perlimpinpin, et le nœud gordien de nos difficultés restera intact. Ici, il n’est pas question d’une reconciliation galvaudée, mais qui répond aux aspirations du peuple burkinabè.Il est tant que les burkinabè s’unissent dans un élan de fraternité, pour voir notre pays émerger en tant que nation viable et vivable, où chaque burkinabè, sans distinction, marchera main dans la main, œuvrant ensemble pour un avenir commun, solide et prospère.
La Rédaction