
Le RIDJA-PACTEF de Me Saïd Larifou, avocat de Ousmane Sonko, a tenu ce lundi 24 mars 2024 une conférence de presse sous le thème « Crimes internationaux et amnistie ». En effet, entre 2021 et 2024, le Sénégal a été marqué par de violentes répressions de manifestations liées à l’arrestation d’Ousmane Sonko, causant 65 morts, plus de 1 000 blessés et 2 000 arrestations. Une loi d’amnistie adoptée le 6 mars 2024, couvrant les actes criminels de 2021 à 2024, soulève des des voix discordantes. Pour Me Said Larifou, avocat d’ Ousmane Sonko, « aucune amnistie ne peut s’appliquer aux crimes les plus graves».
Lors de son intervention, le président du RIDJA-PACTEF a dénoncé cette amnistie comme un écran de fumée favorisant l’impunité et tournant le dos aux principes fondamentaux du droit international. Il a souligné que, selon les normes internationales, certains crimes restent imprescriptibles et ne peuvent faire l’objet d’aucune amnistie, notamment les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, la torture et les exécutions extrajudiciaires. Appuyant son argumentaire sur des références juridiques telles que les Conventions de Genève, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et les résolutions des Nations unies, il a affirmé que la justice devait primer sur toute loi nationale.
Au fil de sa déclaration, Me Larifou a mis en avant plusieurs précédents internationaux où des tentatives d’amnistie ont été annulées par des juridictions nationales. Il a évoqué les cas de l’Argentine, du Pérou et du Tchad, où des tribunaux ont jugé inconstitutionnelles des lois cherchant à protéger des responsables de violations graves des droits humains. Selon lui, le devoir de juger et de punir les auteurs de tels crimes dépasse toute considération politique ou nationale. Ce dernier a insisté sur le fait que l’amnistie ne peut être un instrument de négation de la vérité ni un prétexte pour enterrer les injustices.
le président du RIDJA-PACTEF a rappelé que les crimes les plus graves ne disparaissent pas avec une simple loi et que leurs auteurs resteront justiciables, même après l’abrogation de cette dernière. Me Said Larifou appelle donc à une justice impartiale et à la reconnaissance des souffrances des victimes afin d’éviter que de telles atrocités ne se répètent à l’avenir. À travers cette conférence de presse,Me Saïd Larifou et son organisation ont adressé un message clair aux autorités sénégalaises et à la communauté internationale. Selon eux, une réconciliation durable ne peut être bâtie sur l’impunité, mais sur la justice et la vérité.
LA PLUME