Enseignement supérieur au Burkina: L’IAIC célèbre 10 ans d’engagement tourné vers l’économie culturelle du XXIe siècle

Placée sous le haut patronage du ministre en charge de la communication et sous le parrainage des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Sécurité, ainsi que du président du Conseil national du patronat burkinabè, la célébration du dixième anniversaire de l’Institut Africain des Industries Culturelles (IAIC) s’est tenue le 17 mai 2025 à Ouagadougou. L’événement a rassemblé partenaires nationaux et internationaux autour du thème : « L’éducation à l’économie de la culture et la médiation au service de la résilience ».
Une minute de silence. C’est par cet hommage aux victimes du terrorisme que l’Institut africain des industries culturelles (IAIC) a ouvert, le 17 mai 2025, la cérémonie de commémoration de ses dix ans d’existence. Un moment de recueillement fort, dans un contexte où le Burkina Faso continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs, mais où « le soleil de la paix commence à poindre à l’horizon », selon les mots du fondateur de l’Institut, Dr Noël Sanou. Dans son discours, Dr Noël Sanou a insisté sur le caractère introspectif de ce jubilé. « Ce n’est pas un moment de fête pour nous, mais un moment d’évaluation. Nous faisons le bilan, avec nos partenaires, pour voir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, et comment mieux avancer », a-t-il fait savoir.

Il a rappelé que l’IAIC, ouvert officiellement en octobre 2014, avait fait le pari audacieux de proposer des filières peu représentées dans la formation initiale, mais essentielles à l’essor du pays, telles que le tourisme, la gestion de crises, le marketing culturel ou encore la médiation traditionnelle. Depuis sa création, l’institut a formé 625 étudiants, dont 175 pris en charge par l’Etat. Cinquante-six d’entre eux ont décroché un BTS, 150 une licence et 77 un master. L’enseignement, structuré selon le système Licence-Master-Doctorat (LMD), repose sur une rigueur académique assumée, avec une moyenne de passage fixée à 12/20. « Ce choix est une garantie de qualité pour les diplômés que nous mettons sur le marché de l’emploi », a affirmé Dr Sanou.

Aujourd’hui, 315 étudiants suivent une formation en licence et 83 en master, encadrés par 96 enseignants permanents et vacataires. L’IAIC forme également des membres des Forces de défense et de sécurité qui bénéficient de réductions dans le cadre d’un programme de soutien à la paix. L’institut est implanté à Ouagadougou, dans le quartier Wemtenga, et accueille des apprenants de toute l’Afrique en formation initiale et continue. Représentant les parrains de l’événement, Jean Célestin Ki, conseiller technique du ministre de l’Enseignement supérieur, a salué la pertinence du thème choisi pour la commémoration : « L’éducation à l’économie de la culture et la médiation au service de la résilience ». Un thème en phase avec les réalités du pays, selon lui. « C’est une problématique d’actualité au Burkina Faso. Le ministère a naturellement accepté de parrainer cette célébration, car il affecte des étudiants à l’IAIC en raison de la qualité de la formation et des débouchés qu’elle offre. », est-il souligné. Les festivités du dixième anniversaire se déclinent autour de trois grandes activités : une Journée des industries culturelles et de la médiation traditionnelle, des panels thématiques sur l’hôtellerie, l’économie culturelle et la médiation, ainsi qu’un colloque international en lien avec le thème central du jubilé.

Dr Sanou a conclu son allocution en appelant à un engagement renforcé de la communauté académique et des partenaires : « Il nous faut former des hommes capables de gérer l’économie du XXIe siècle, qui est d’abord une économie culturelle. Ce dixième anniversaire est un encouragement, mais aussi un rappel de notre responsabilité. »
Djamal Ouédraogo
LA PLUME