
La cérémonie officielle de lancement des activités de la Société Coopérative avec Conseil d’Administration Burkina Metba (SCOOP-CA Burkina Metba) s’est tenue ce samedi 31 mai 2025 à Ouagadougou, sous le thème : « Promotion de la consommation locale pour une sécurité alimentaire au Burkina Faso ». L’objectif de cette initiative est de contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire du pays, un idéal longtemps espéré. L’événement s’est déroulé sous le haut patronage du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié.

Le président du Conseil d’Administration (PCA) de la SCOOP-CA Burkina Metba, Baowendsom Josué Nanema, économiste agricole, a souligné que la consommation locale revêt une importance capitale au Burkina Faso. Elle constitue non seulement un enjeu économique et environnemental, mais aussi un levier pour renforcer la souveraineté nationale et favoriser un développement endogène, en particulier dans le contexte actuel. Selon lui, l’instabilité régionale et sous-régionale démontre clairement qu’il n’est plus possible de compter sur l’extérieur pour garantir une véritable sécurité alimentaire.« Forts de ce constat et animés par un profond patriotisme, nous avons créé la SCOOP-CA Burkina Metba pour répondre à l’appel de la Mère Patrie et contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire, un objectif tant attendu », a-t-il déclaré. Le PCA a ajouté que la coopérative se donnera les moyens d’intervenir partout où le besoin se fera sentir, afin d’accompagner et de soutenir les producteurs dans la quête de l’autosuffisance alimentaire.

Poursuivant son intervention, M. Nanema a affirmé que la SCOOP-CA Burkina Metba s’inscrit dans la vision des plus hautes autorités pour redynamiser le secteur agricole. Baowendsom Josué a notamment évoqué l’enjeu stratégique que représente le riz au Burkina Faso, où la demande excède largement la production nationale. Le riz étant devenu un aliment de base pour une grande partie de la population, la SCOOP-CA Burkina Metba ambitionne de rééquilibrer la balance en installant une usine ultra-moderne de transformation de riz, d’une capacité de 60 tonnes par jour, soit environ 20 000 tonnes par an. Cela représenterait environ 5 % du volume des importations annuelles de riz au Burkina Faso.

Par ailleurs, les perspectives de développement de la coopérative incluent la réalisation d’environ 2000 forages dans plusieurs provinces sur une période de cinq ans, afin de permettre une production agricole continue, en toutes saisons, pour les membres. D’ici 2030, la coopérative prévoit de cultiver 30 000 hectares dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Nord et du Centre-Nord, avec un accent particulier sur des productions à haut rendement comme le riz, la tomate, le blé et le maïs. En 2026, 600 hectares seront spécifiquement aménagés pour la culture de la tomate dans les zones précitées.
Le PCA a également exprimé les attentes de la SCOOP-CA Burkina Metba à l’endroit du ministère de l’Agriculture, notamment un accompagnement technique et logistique, la mise à disposition de tracteurs et d’intrants agricoles, ainsi qu’un accès facilité au financement. Représentant le ministre d’État lors de la cérémonie, Mme Aminata Lompo N’dounga, directrice de la Promotion de la Transformation des Produits Agropastoraux et Halieutiques Nationaux, a salué cette initiative ambitieuse. La représentante du ministre a rappelé que les coopératives, bien qu’ayant une vocation sociale, doivent aussi répondre à une logique économique. Selon elle, la SCOOP-CA Burkina Metba a parfaitement compris cet équilibre : « Ce qui a été présenté est un plan d’action clair, structuré, avec des activités bien définies et des mesures d’accompagnement appropriées pour atteindre les objectifs fixés».

La Directrice de la Promotion de la Transformation des Produits Agropastoraux et Halieutiques Nationaux, a également souligné que le document de la coopérative s’inspire fortement des références nationales en matière de développement agricole, de sécurité et de souveraineté alimentaire dans la dignité. Pour conclure, elle a réaffirmé la disponibilité du ministère à poursuivre les échanges afin de renforcer les aspects liés à la transformation agricole et aux activités post-récolte.
Adjaratou Séré
LA PLUME