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Burkina Faso : Vers la mise en place d’une Convention collective pour les agents de sécurité privée et de gardiennage

Le secrétaire général de Force ouvrière /Union nationale de syndicats (FO-UNS), Inoussa Nana, a procédé à l’ouverture de l’atelier sur la négociation collective relative à la Convention du secteur de la sécurité privée et du gardiennage, ce jeudi 20 février 2025 à Ouagadougou. Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre des actions de l’Unité d’action syndicale (UAS), vise à atteindre des objectifs en matière de dialogue social et en technique de négociation collective.

Photo de famille

Dans son mot d’ouverture, le secrétaire général de FO-UNS, El hadj Inoussa Nana par ailleurs superviseur du présent atelier, a expliqué que cette session fait suite à celle tenue en juillet 2022, qui visait à examiner le projet de convention proposé par les travailleurs. A l’en croire, cela fait près de huit (8) ans qu’ils tentent en vain d’établir une convention dans ce secteur important en termes d’emplois créés et de prestations fournies. « C’est un milieu où les travailleurs sont mal payés, mal traités et où les droits fondamentaux au travail sont bafoués », déplore-t-il.

Le secrétaire général de FO-UNS, El hadj Inoussa Nana

Pour le superviseur de la rencontre, un projet de convention avait été proposé en 2017 par la centrale syndicale FO-UNS, à travers le Syndicat national du secteur de la sécurité privée (SYNASEP). Ce projet, dit-il, avait même été accepté par le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, et l’ouverture des négociations avait été annoncée en juin 2018. Cependant, les employeurs avaient refusé que la convention soit proposée par les travailleurs eux-mêmes. « Aujourd’hui, nous nous réjouissons du fait que les travailleurs et les employeurs se sont accordés sur la mise en place d’un document consensuel qui servira de base aux négociations », reconnait le SG de FO-UNS, qui souligne que 30 responsables syndicaux du secteur de la sécurité privée ont été conviés à cet atelier pour examiner, avec les dirigeants de l’Unité d’action syndicale, le travail effectué par les centrales syndicales. Avec pour objectif d’approfondir l’analyse du document, d’y apporter des améliorations et de garantir qu’il reflète réellement les attentes des travailleurs du secteur. Mieux, un consultant développera un module sur la négociation collective, marquant ainsi la dernière étape du processus.

Adama Sanou, représentant la spécialiste principale ACTRAV au Bureau pays d’Abidjan de l’OIT

Pour sa part, Adama Sanou, représentant la spécialiste principale ACTRAV au Bureau pays d’Abidjan de l’OIT, a rappelé que la sécurité et la protection des personnes ainsi que des biens mobiliers et immobiliers constituent le cœur de métier des sociétés de sécurité privée et de gardiennage. Toutefois, les travailleurs de ce secteur font face à de nombreux défis, notamment le non-respect du salaire minimum interprofessionnel garanti et du salaire catégoriel de base. De plus, les conditions de travail sont souvent précaires, avec des horaires longs et irréguliers, ainsi que des environnements parfois dangereux. « Cette situation souligne l’importance de la mise en place d’une convention collective pour améliorer les conditions de travail et garantir les droits fondamentaux des travailleurs du secteur de la sécurité privée et du gardiennage au Burkina Faso », a-t- il affirmé. Et d’insister sur le fait que cet atelier constitue une étape essentielle vers l’adoption de cette convention collective, qui devra garantir des conditions de travail décentes. Aux dires de M. Sanou, une telle convention permettra de réduire la précarité de l’emploi en établissant des règles claires en matière de contrats de travail, de procédures disciplinaires, de cessation de contrats, ainsi que de promouvoir l’égalité de traitement et la lutte contre les discriminations et les décisions arbitraires au sein dudit secteur.

Adjaratou Séré (stagiaire)

LA PLUME

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