
Après une avant-première remarquée à Canal Olympia le 20 février dernier, « Katanga, la danse des scorpions », le dernier film de Dani Kouyaté, a été projeté ce 25 février 2025 au Ciné Burkina en présence du Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo. Ce dernier a réaffirmé le soutien indéfectible du gouvernement aux acteurs culturels.
« Nous avons passé près d’une heure et demie de moments riches en émotions. Ce film était véritablement un film très profond que nous avons suivi, qui nous plonge dans l’intrigue du pouvoir, dans la trahison, dans la violence, mais qui finit également sur une bonne note », s’est exprimé le PM à l’issue de la projection du Film. Il a également salué le travail du réalisateur Dani Kouyaté, de son équipe technique et des comédiens, soulignant la qualité artistique et narrative du film.

A cette soirée de projection, le PM avait à ses côtés les ministres chargés de l’enseignement dont le Pr Adjima Thombiano et Jacques Sosthène Dingara, du ministre chargé de la communication et du ministre chargé de la Transition digitale. Tourné en noir et blanc, « Katanga, la danse des scorpions » est une adaptation libre de Macbeth de William Shakespeare. L’histoire se déroule dans le royaume fictif de Ganzurgu, où Katanga, un chef militaire loyal, assassine son cousin, le roi Pazouknaam, après avoir entendu une prophétie annonçant son accession au trône.

Sous l’influence de son épouse Pougnéré, il s’empare du pouvoir, mais son règne plonge rapidement dans la paranoïa et la violence, entraînant le pays dans le chaos. Cette fiction de 113 minutes, entièrement tourné en mooré et sous-titré en français, puise dans la richesse des traditions orales africaines et propose une réflexion profonde sur l’ambition et la corruption du pouvoir. Le film réunit des acteurs burkinabè de premier plan, dont Mahamadi Nana (Katanga), Hafissata Coulibaly (Pougnéré), Rasmané Ouédraogo et Prosper Compaoré.

Il a mobilisé une cinquantaine de techniciens et près de 200 figurants pour donner vie à cet univers sombre et captivant Dani Kouyaté, réalisateur de Sia, le rêve du python, signe ici une œuvre marquante, en lice pour l’Étalon d’or du Yennenga, un prix que le Burkina Faso espère remporter après 28 ans d’attente. La projection au ciné Burkina a attiré de nombreux cinéphiles et passionnés de cinéma burkinabè, qui ont pu échanger avec l’équipe du film. Selon Souleymane, cinéphile, le film regorge beaucoup d’acteurs talentueux. « Nous avons suivi un grand film avec des acteurs vraiment pétris de talent, et nous espérons que ce film va remporter les plus beaux titres », a-t-il espéré.

Le film, produit avec un budget d’environ 1 million d’euros (650 millions de francs CFA), a été tourné aux alentours de Ouagadougou. Initialement, Kouyaté rêvait de parcourir tout le pays, du Sud-Ouest au Nord. Le réalisateur, Dani Kouyaté a explique que le choix du noir et blanc renforce la dimension onirique et intemporelle du film. « Le noir et blanc, c’est pour camper le film dans la métaphore, dans l’onirisme. C’est un conte intemporel. Et le noir et blanc est aussi un très beau format. Le cinéma a commencé ainsi avant que la couleur n’arrive », a-t-il souligné.
Salfo Zabré
LA PLUME