[EDITO] Dani Kouyaté, Étalon d’Or: Il est temps de penser à la relève du cinéma burkinabè

Le 1er mars 2025, le cinéma burkinabè a vécu un moment historique au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Dani Kouyaté, avec son film Katanga, la danse des scorpions, a remporté l’Etalon d’Or de Yennenga, rendant au Burkina Faso cette distinction tant attendue depuis 28 ans. Ce sacre, bien plus qu’une simple victoire personnelle, résonne comme un symbole fort de l’avenir du cinéma burkinabè et africain, un avenir qui doit absolument reposer sur la relève des jeunes talents et un soutien concret à l’émergence de nouvelles voix créatives.
A 61 ans, Dani Kouyaté incarne l’expérience et la richesse d’une génération de cinéastes burkinabè qui ont forgé l’histoire de l’industrie cinématographique du pays. Mais ce triomphe ne doit pas être perçu comme un aboutissement, il doit être compris comme le commencement d’une réflexion sur le futur du cinéma burkinabè, un futur qui nécessite un investissement stratégique dans la formation et le financement des jeunes cinéastes. Pour que ce cinéma continue à rayonner, il est crucial de poser les bases solides d’une relève qui saura non seulement préserver cet héritage, mais aussi l’enrichir et le renouveler.Le cinéma burkinabè, fort de figures emblématiques telles que Gaston Kaboré, Idrissa Ouédraogo, et aujourd’hui Dani Kouyaté, doit s’engager activement pour la création d’un écosystème propice à l’épanouissement de la nouvelle génération.
Cela passe par un soutien accru à la formation, la création de dispositifs de financement adaptés, et une visibilité accrue des jeunes talents sur les scènes internationales. Le Burkina Faso doit devenir un pôle de formation cinématographique où les talents naissants pourront se développer, expérimenter et atteindre l’excellence.Dans cette perspective, l’Etalon d’Or remporté par Dani Kouyaté doit être un appel à l’action collective. Il est impératif que les acteurs politiques, économiques et culturels unissent leurs efforts pour soutenir les jeunes cinéastes.
Ce n’est qu’en mettant en place des politiques publiques et des partenariats solides qu’il sera possible de garantir la pérennité du cinéma burkinabè et de permettre à de nouveaux cinéastes de faire entendre leur voix à l’échelle mondiale. La reconnaissance du FESPACO doit servir de tremplin pour accélérer ces initiatives, en veillant à ce que les nouvelles générations disposent des moyens nécessaires pour briller. L’avenir du cinéma burkinabè, et plus largement du cinéma africain, dépend de notre capacité à investir dans cette relève. Ce n’est qu’en offrant aux jeunes talents les ressources et l’accompagnement nécessaires que nous pourrons espérer faire du cinéma burkinabè une référence mondiale.
La Rédaction