Le président ivoirien Alassane Ouattara a reçu ce 5 mars 2025 son homologue ghanéen, John Dramani Mahama, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail à Abidjan. Lors du point de presse conjoint, les deux chefs d’État ont mis en avant les relations historiques et stratégiques entre leurs nations et abordé la situation des pays de l’AES.
La Côte d’Ivoire et le Ghana, premiers producteurs mondiaux de cacao, ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur partenariat dans ce secteur, notamment à travers l’initiative Cacao-Côte d’Ivoire-Ghana, mise en place en 2017. L’objectif est d’améliorer la rémunération des producteurs et de mieux réguler le marché mondial du cacao. Par ailleurs, la coopération dans les domaines de l’énergie, des mines et de la gestion des ressources naturelles a été évoquée. Les deux pays comptent accentuer la lutte contre l’exploitation minière illégale, qui affecte leurs forêts et leurs ressources en eau.
Les discussions ont également porté sur la sécurité régionale, avec un accent sur la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime. Les présidents ont convenu d’un renforcement de la coopération en matière de défense et de renseignement pour garantir la stabilité de leurs territoires. Ils ont aussi abordé la situation des pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger), qui ont récemment quitté la CEDEAO pour fonder l’Alliance des États du Sahel (AES). John Mahama s’est engagé à servir de pont entre la CEDEAO et ces pays, afin de favoriser un dialogue et éviter une rupture définitive. Les deux chefs d’État ont réaffirmé leur attachement à la CEDEAO et à l’Accord de libre-échange africain, soulignant l’importance de la solidarité économique dans la sous-région.
Interrogés sur la possibilité de réintégrer les pays de l’AES dans la CEDEAO, les deux présidents ont insisté sur l’importance de l’unité régionale. «Il est toujours bon de rester dans un groupe de 15 que dans un groupe de 3 », a estimé le président ghanéen tout en ajoutant « qu’il y a toujours une possibilité de ramener les pays de l’AES dans la CEDEAO ». Quant au président Ouattara, il a appelé au dialogue et a exprimé son espoir que ces pays reviennent au sein de l’organisation ouest-africaine.
Salfo Zabré
LA PLUME
