Ouagadougou : La carte Universitaire de l’enseignement supérieur au coeur du CASEM du MESRI

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thombiano a présidé, ce jeudi 27 mars 2025 à l’ouverture de la première session du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année 2025 sur le thème : « Carte universitaire de l’enseignement supérieur : enjeux et perspectives d’une spécialisation des universités du Burkina Faso».
Lors de cette rencontre, il est ressorti que l’enseignement supérieur au Burkina Faso a connu une évolution rapide, notamment au cours des dernières décennies, avec le développement des infrastructures universitaires et l’expansion de l’offre de formations. La spécialisation des universités, comme cela se fait dans de nombreux autres pays, peut être un levier puissant pour répondre aux besoins de développement économique, social et culturel du pays. Pour y parvenir, la carte universitaire devra relever plusieurs défis, notamment l’accès à l’éducation, la qualité de l’enseignement, le financement et les partenariats internationaux. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thombiano, a souligné que ce CASEM se tient dans un contexte de réforme profonde du système d’enseignement supérieur et de la recherche. Concernant le bilan des activités menées en 2024, le ministre s’est réjoui des résultats obtenus. Il a précisé que le taux d’exécution physique des projets s’établit à 83,94 %, tandis que le taux d’exécution financière est de 70,95 %, espérant des résultats encore meilleurs en 2025.

Il a rappelé que la question de la carte universitaire suscite déjà de nombreuses discussions dans différents milieux et alimente les débats. Il a invité l’ensemble des acteurs du ministère à s’approprier cette vision. « Dans un pays où les ressources se raréfient, nous ne pouvons pas nous permettre de dupliquer presque toutes les formations dans toutes les universités, au point que chacune devienne une université généraliste », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la nécessité de repositionner le système universitaire dans le cadre du développement du pays. « Les universités doivent être les fers de lance de toutes les initiatives socio-économiques », a laissé entendre le Pr Adjima Thombiano tout en insistant sur le fait que les formations doivent répondre aux aspirations réelles des populations. Selon lui, le projet de la carte universitaire est une initiative mûrement réfléchie au sein de son département, et il souhaite que son opérationnalisation soit inscrite dans le contrat d’objectifs pour l’année 2025. Le ministre Thombiano a également plaidé pour une réorganisation du secteur de la recherche. Il a insisté sur le fait que les universités et les centres de recherche doivent, d’ici 2025, aboutir à la création d’unités mixtes de recherche et à une restructuration du monde de la recherche, afin qu’il ne soit plus le monopole de certains acteurs.

Par ailleurs le ministre a souligné la nécessité d’aborder la question des filières prioritaires, car « nous ne pouvons pas continuer à former sans une ligne directrice claire, en phase avec la vision du gouvernement». Le premier responsable du MESRI a félicité l’ensemble de ses collaborateurs pour leurs efforts, en particulier dans la résorption des retards académiques. « Nous avons parcouru un long chemin en ce qui concerne les retards académiques. Les universités étaient malheureusement dans cette situation depuis plus d’une décennie. En 2024, des initiatives ont été développées par les différentes universités, ce qui nous a permis de rattraper, dans une certaine mesure, une partie importante de ces retards. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire pour consolider ces avancées», foi du ministre Thombiano.

Ce dernier a aussi mentionné d’autres progrès significatifs réalisés par son département, notamment dans le domaine de la connectivité des universités. A l’en croire, tous les étudiants peuvent accéder à des ressources en ligne, suivre des cours à distance et bénéficier d’un environnement numérique moderne. En ce qui concerne les perspectives pour 2025, il a insisté sur l’opérationnalisation de l’Université virtuelle, qui compte déjà plus de 14 000 étudiants, soulignant qu’il s’agit d’une réponse structurelle à la crise sécuritaire que traverse le pays. Pour clore ses propos, il a mis en avant l’un des enjeux majeurs du ministère pour 2025 : l’ouverture de l’Université Polytechnique de Ouagadougou, qui formera des ingénieurs en quantité et en qualité afin de répondre aux besoins des unités industrielles du pays.
Adjaratou Séré
LA PLUME